La scène politique camerounaise vit un tournant spectaculaire.
Issa Tchiroma Bakary, autrefois flamboyant, apparaît aujourd’hui affaibli, isolé et dépassé par la tempête qu’il a lui-même déclenchée.
Son dernier appel à la « paralysie du pays » s’est transformé en fiasco : marchés ouverts, taxis en circulation, et un peuple indifférent à ses slogans.
Le contraste est brutal entre le ton triomphal d’hier et la déchéance visible d’un homme politique piégé par ses propres illusions.
Que s’est-il vraiment passé pour que le “lion du Nord” devienne le symbole d’un échec collectif ?
Un mot d’ordre qui s’effondre dans le silence
Le 3 novembre 2025, le mot d’ordre de “ville morte” lancé par Issa Tchiroma a tourné court.
Dans la plupart des villes du Cameroun, la vie a suivi son cours.
Quelques boutiques fermées à Garoua, quelques marchés timides à Maroua, et c’est tout.
Un commerçant de Douala lâche avec ironie :
« Ce n’est pas du jeu ! On nous a promis une révolution, mais même les taxis n’ont pas arrêté. »
Le message de Tchiroma, diffusé depuis son refuge présumé, n’a pas eu l’impact espéré.
Au contraire, il a révélé la fracture entre le discours politique et la réalité du terrain.
Le visage d’un homme rattrapé par la peur
Les images de sa dernière apparition ont fait le tour des réseaux sociaux :
regard vide, doigts crispés, gestes hésitants.
Ce n’est plus le tribun combatif que les Camerounais connaissaient.
Un militant du Nord confie :
« On dirait un homme en pleine panique. Ses mots n’ont plus de force, et ses yeux racontent la défaite. »
Ce visage tremblant, ces mains jointes, traduisent plus qu’une peur politique — c’est la peur de l’effacement.
Le peuple qu’il croyait rallier l’a abandonné, et ses soutiens extérieurs semblent désormais le fuir.
Selon plusieurs analystes, cette chute symbolique illustre la fin d’un cycle pour une génération de politiciens qui ont confondu la communication numérique et la réalité du Cameroun profond.
Entre exil, désillusion et solitude politique
Depuis son départ vers le Nigeria, Issa Tchiroma vivrait dans une forme d’isolement total.
Ses contacts au pays se font rares, et ses anciens alliés se replient dans le silence.
Un proche, sous anonymat, confie :
« Tchiroma pensait jouer la carte du peuple contre le pouvoir. Il a fini par se battre seul, contre le vide. »
La “grève patriotique” qu’il vantait s’est muée en spectacle d’impuissance politique, et son absence de stratégie crédible laisse place à la moquerie populaire.
Les internautes camerounais, eux, parlent désormais d’un “feu de paille sans flamme”.
De héros autoproclamé à symbole d’isolement, Issa Tchiroma Bakary traverse sa plus grande désillusion.
Son regard éteint est celui d’un homme qui mesure le gouffre entre la promesse et la réalité.
Le Cameroun, fidèle à sa résilience, a choisi la vie au lieu de la peur.

