Cameroun-FMI : Motazé plaide pour un nouveau programme, le gouvernement sollicite l’arbitrage de Paul Biya


(Investir au Cameroun) – La conclusion d’un nouveau programme économique et financier entre le Cameroun et le Fonds monétaire international (FMI), pour la période 2026-2029, sera prochainement soumise à l’arbitrage du chef de l’État, Paul Biya. Cette décision découle du Conseil de cabinet présidé le 30 octobre 2025 à Yaoundé par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté.

Selon Cameroon Tribune, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, plaide déjà pour la reconduction d’un partenariat avec l’institution de Bretton Woods. L’objectif, explique-t-il, est de maintenir les appuis budgétaires fournis par le FMI et d’autres partenaires au développement, des financements conditionnés par l’exécution satisfaisante d’un programme économique.

Entre 2017 et 2025, le Cameroun a reçu environ 2 600 milliards de FCFA dans le cadre de deux programmes successifs. « Nous ne les aurions plus en cas de non-conclusion d’un nouveau programme avec le FMI. Cela signifie qu’il faudrait trouver d’autres ressources. C’est pourquoi nous estimons nécessaire d’ouvrir une réflexion sur un nouvel accord », a déclaré Louis Paul Motazé à l’issue du Conseil de cabinet.

Un outil pour consolider les réserves de change

Les appuis budgétaires du FMI ne servent pas uniquement à équilibrer les finances publiques. Ils contribuent aussi au renforcement des réserves de change, essentielles pour le paiement des importations. Ces avoirs en devises sont centralisés dans un compte d’opérations ouvert au Trésor français, conformément aux accords liant les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) à la France.

Ce mécanisme assure la solidarité monétaire régionale : un pays peut temporairement puiser dans les réserves d’un autre pour honorer ses paiements extérieurs. En tant que locomotive économique de la Cemac, le Cameroun figure parmi les principaux contributeurs à ce compte. L’interruption des appuis budgétaires, faute de nouvel accord avec le FMI, fragiliserait donc non seulement son équilibre budgétaire, mais aussi celui de l’ensemble de la sous-région.

Le FMI, garant de discipline budgétaire

Le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a d’ailleurs alerté sur une « baisse accélérée des réserves de change entre juin et août 2025 », due notamment à la diminution des appuis budgétaires dans un contexte de fin de programmes avec le FMI. Cette tendance illustre l’importance de ces financements dans la stabilité monétaire régionale.

Pour plusieurs spécialistes des finances publiques, les programmes conclus avec le FMI agissent comme un garde-fou contre les dérives budgétaires. Ils imposent des revues trimestrielles permettant d’évaluer la conformité des politiques économiques et la bonne exécution des engagements. Les décaissements d’aides ne sont effectués qu’après validation de ces revues, gage de transparence et de rigueur dans la gestion des finances publiques.

Brice R. Mbodiam

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