Cameroun – Fake News : Paul Biya n’a pas suspendu les chapitres 65-94 contrairement aux rumeurs qui circulent massivement. L’économiste Louis Marie Kakdeu dénonce cette manipulation électorale qui trompe l’opinion publique.
600 milliards FCFA continuent de transiter par ces lignes budgétaires controversées. Seul le mécanisme de décaissement change, pas l’existence de ces chapitres budgétivores.
Lettre Circulaire 2025 : Copier-Coller de 2024 Ignorée
Paul Biya a prescrit une « mutation » des chapitres communs, non leur suspension. Cette nuance sémantique cache une réalité budgétaire inchangée depuis des années.
« La lettre circulaire de 2025 est un copier-coller de la lettre de 2024 », révèle Louis Marie Kakdeu dans son analyse détaillée.
Le gouvernement avait déjà « copieusement ignoré » ces recommandations présidentielles en 2024. Les chapitres 60, 65, 92, 93, 94 et 95 engloutissent toujours près de 600 milliards FCFA annuellement.
Plus de 80% de ces fonds financent les « courts séjours privés » et autres dépenses de la Présidence selon l’expert. « Paul Biya ne gouverne plus. Il ne frappe pas la main sur la table », constate l’économiste.
L’Honorable Joshua Osih avait soulevé cette problématique lors du Débat d’Orientation Budgétaire 2025. Ses recommandations parlementaires restent lettre morte comme chaque année.
Nouveau mécanisme : Droit de dépassement budgétaire de 10%
Le système proposé autorise chaque institution publique à dépasser son budget de 10%. Ces excédents proviennent directement des chapitres communs contestés.
« C‘est uniquement le mécanisme de décaissement de cette enveloppe budgétaire qui va changer », explique Kakdeu.
Un ministère peut désormais puiser dans ces fonds en justifiant simplement un imprévu. Cette méthode « s’écarte encore des principes de bonne gouvernance » selon l’analyste politique.
« Les chapitres 65 et 94 existeront toujours et fonctionneront sous forme de droit de faire un dépassement budgétaire », précise-t-il dans sa démonstration.
Cette révélation rappelle les récentes polémiques sur la transparence budgétaire camerounaise qui alimentent les débats politiques.
« Le Président de la République n’a pas supprimé des chapitres budgétaires créés par lui-même pour ses propres dépenses personnelles », martèle l’économiste.