Cameroun – Douala : Mbassa Ndine défie la grève


Deuxième jour de tension à Douala. Ce mardi 4 novembre 2025, le maire Roger Mbassa Ndine est de nouveau descendu sur le terrain pour constater l’évolution du mot d’ordre de ville morte lancé par Issa Tchiroma Bakary.
Alors que plusieurs quartiers étaient paralysés la veille, l’édile de la capitale économique affirme que plus de 80 % des commerces ont rouvert leurs portes.
Mais derrière cette reprise, les menaces du maire se font plus pressantes : les commerçants qui persisteront à garder rideau baissé risquent de perdre leurs places dans les marchés.
La question demeure : jusqu’où ira ce bras de fer entre pouvoir local et fronde sociale ?

Le maire de Douala en mode “terrain” face au mot d’ordre de Tchiroma

Lundi déjà, Roger Mbassa Ndine avait mis en garde les commerçants de Douala contre toute tentative de fermeture pour soutenir la grève décrétée par Issa Tchiroma.
Ce mardi, il a renouvelé son message, tout en se félicitant d’un « retour à la normale ».

« Je me réjouis de constater que plus de 80 % des commerces étaient ouverts et fonctionnels », a-t-il déclaré, saluant « le sens du devoir et la responsabilité des commerçants ».

Le maire promet la sécurisation des espaces marchands et affirme que toutes les dispositions sont prises pour protéger les activités économiques de la ville.

Une menace ferme pour briser la grève

Si le ton est apaisé, le message est clair : tolérance zéro pour les contrevenants.

« Ceux qui n’ont pas ouvert aujourd’hui ont jusqu’à demain matin. Sinon, leurs boutiques seront fermées et leurs attributions retirées », a averti Roger Mbassa Ndine.

Cette déclaration vise à désamorcer le mot d’ordre de grève de trois jours lancé par Issa Tchiroma Bakary, président autoproclamé à l’issue de la présidentielle du 12 octobre.
Dans les marchés de Ndokoti, Akwa et Bonabéri, l’ambiance reste mitigée : certains commerçants ont repris timidement, d’autres craignent encore des représailles de manifestants.

Entre fermeté municipale et malaise populaire

La mairie de Douala cherche à éviter la paralysie économique d’une métropole qui concentre près de 35 % des échanges commerciaux du Cameroun.
Mais sur le terrain, plusieurs habitants dénoncent une pression administrative jugée excessive.

« On veut juste la paix, mais les menaces ne résolvent rien », lâche un vendeur de Ndokoti sous anonymat.

Alors que les appels à la mobilisation se multiplient sur les réseaux sociaux, le gouvernement redoute une extension du mouvement à d’autres villes comme Bafoussam et Ngaoundéré.

Le bras de fer entre les autorités locales et les partisans d’Issa Tchiroma s’intensifie.
Douala, poumon économique du pays, devient le symbole d’une bataille entre ordre public et expression politique.
👉 Les prochains jours diront si la stratégie musclée du maire suffira à ramener la sérénité dans la capitale économique, ou si la colère populaire reprendra le dessus.



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