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Cameroun – Calixthe Beyala : “Biya a perdu, Tchiroma a gagné”


La célèbre écrivaine Calixthe Beyala vient de jeter un pavé dans la mare politique camerounaise. Dans un message au ton sans détour publié ce 21 octobre 2025, elle affirme que Paul Biya aurait perdu la présidentielle du 12 octobre, et que le véritable vainqueur serait Issa Tchiroma Bakary avec 68 % des voix.

« Ils disent que le vainqueur est arrivé deuxième », ironise-t-elle.
Alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à proclamer les résultats officiels, la déclaration de Beyala fait l’effet d’une bombe. La romancière pose une question simple, mais explosive : les Camerounais vont-ils accepter cette énième turpitude du clan Biya ?

🗳️ « Issa Tchiroma est légalement le président du Cameroun »

Connue pour son franc-parler et son style direct, Calixthe Beyala ne mâche pas ses mots.
Dans sa publication, l’auteure de Les Honneurs perdus et militante panafricaniste dénonce ce qu’elle qualifie de manipulation électorale orchestrée au sommet de l’État.

« Il nous dit qu’il aurait 53 % des voix alors que notre beau vieillard n’a pas eu 21 %. Rions ! »

Elle assure que selon les véritables procès-verbaux compilés par des sources proches de l’opposition, Issa Tchiroma Bakary aurait remporté plus de 68 % des suffrages exprimés.
Un chiffre qui contredit totalement les 53,66 % attribués à Paul Biya par la Commission nationale de recensement des votes.

L’écrivaine, fidèle à son ton provocateur, conclut par un appel au peuple :

« Le peuple doit décider de son avenir. D’accepter… ou de dire non. Vive le président Issa Tchiroma ! Vive le Cameroun ! »

⚖️ Entre satire et prise de position politique

La sortie de Calixthe Beyala intervient dans un climat post-électoral tendu, marqué par :

  • des manifestations dans plusieurs villes du Nord,
  • des arrestations de sympathisants du FSNC,
  • et une attente fébrile du verdict du Conseil constitutionnel prévu avant le 26 octobre.

Dans les rues de Yaoundé comme à Garoua, les réactions se multiplient.
Certains saluent le courage d’une voix libre, d’autres dénoncent une prise de position partisane.

« Calixthe dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas », glisse un internaute sur X (ex-Twitter).
Mais dans le camp du pouvoir, ses propos sont vus comme une provocation inutile susceptible d’« enflammer les esprits ».

🔥 Une parole d’artiste devenue parole citoyenne

Ce n’est pas la première fois que l’auteure camerounaise s’exprime sur la scène politique nationale.
Déjà en 2018, elle avait dénoncé la “confiscation du pouvoir” par le régime en place.
Cette fois-ci, son discours s’inscrit dans un contexte où la légitimité de Paul Biya est ouvertement remise en cause par plusieurs figures intellectuelles et politiques.

« Les Camerounais vont-ils accepter d’être dirigés encore pendant sept ans par les hautes instructions sorties des jambes de Belzébuth ? », écrit-elle, reprenant un ton à la fois mystique et satirique.

Si certains y voient de l’humour mordant, d’autres y perçoivent une mise en garde politique : un peuple à bout pourrait bien décider de dire “non” cette fois.

La déclaration de Calixthe Beyala ouvre une nouvelle séquence dans la crise post-électorale camerounaise.
En remettant publiquement en cause la victoire annoncée de Paul Biya, elle donne une voix forte à ceux qui parlent de “vol électoral institutionnalisé”.
Mais au-delà des mots, une question demeure : le peuple camerounais écoutera-t-il la romancière… ou les institutions ?



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