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Cameroun : 80 pertes nostalgiques → Un pays transfiguré


Depuis 1982, le Cameroun a vécu une transformation radicale, perdant des pans entiers de son économie et de sa culture. La CAMBANK, la BIAO, la SCB, le Crédit Agricole, la SOFIBEL à Bélabo, la BCD, l’ONCPB, la CAMAIR, CAMSHIP, CAMRAIL, SONEL, SNEC, SOCAPALM, OCB, SNI, LABOGENIE, SOTUC, FOGAPE, SODENKAM, CELLUCAM, ONAREF, CENADEFOR, et même INTELAR ont été pillés, vendus ou détruits. Ces institutions étaient le cœur battant d’une économie nationale florissante, maintenant remplacées par des entités souvent étrangères, laissant un sentiment d’appropriation culturelle et économique.

L’éducation et les services publics autrefois gratuits

L’éducation, jadis une fierté avec des écoles publiques, lycées et universités gratuits, où chaque étudiant recevait un salaire de 29 000 F chaque mois, a changé. Les concours administratifs étaient basés sur le mérite, avec formation, logement et nourriture gratuits, suivis d’une affectation directe comme fonctionnaire avec un rappel de salaire après 6 mois. Cette époque a vu des trains reliant Douala à Nkongsamba, Kumba, Yaoundé, Ngaoundéré, et même Mbalmayo, facilitant ainsi la mobilité. Les enseignants au Grand Nord bénéficiaient de billets d’avion pour leurs familles, symbolisant une reconnaissance de leur service.

Une société unie et sécurisée

Le Cameroun était un pays uni sans tribalisme, où les élections étaient transparentes, les routes bien entretenues, les villes bien éclairées avec des bornes fontaines à chaque 200 mètres. Des cinémas dans chaque ville, une sécurité sur tout le territoire, des ressources naturelles préservées, et une carte d’identité obtenue en 24 heures sans certificat de nationalité, tout cela appartenait à cette ère.

L’institut Monthe, plusieurs ministères, l’Assemblée Nationale ont été incendiés, des changements qui ont marqué la fin d’une certaine innocence. Les assassinats de prélats étaient inconnus, la paix régnait, et voyager à travers le pays était une aventure sûre.

La culture et l’identité camerounaise érodées

La jeunesse était la priorité, avec des plans quinquennaux efficaces, des comices agro-pastoraux valorisant l’agriculture, et l’opération Sahel vert pour lutter contre la désertification. L’autosuffisance alimentaire était une réalité, chaque ville avait son aéroport, et la vie était moins taxée, avec un impôt annuel de seulement 3900F.

Les règles de circulation étaient respectées, la morale sociale prévalait, et l’État offrait du travail en fonction du mérite. Les salaires augmentaient chaque fin d’année, et les étudiants recevaient des bourses mensuelles, permettant même à beaucoup de se marier pendant leurs études. Les restaurants universitaires étaient gratuits, pas de péages sur les routes, et une signalisation routière efficace réduisait les accidents.

Les billets d’avion étaient accessibles, la planification des concours administratifs assurait une répartition équilibrée des postes à travers les provinces, et les termes “autochtone” et “allogène” étaient inconnus, renforçant un sentiment d’unité. La relation entre le pouvoir central et les chefs traditionnels était respectueuse, et être Camerounais était une fierté.

Ce regard en arrière sur les “80 choses perdues” depuis 1982 n’est pas simplement nostalgique; c’est un appel à la mémoire, à la responsabilité et à la vision d’un futur où les erreurs du passé pourraient être des leçons pour demain.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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