ENEO plonge le secteur électrique camerounais dans une crise sans précédent avec une dette publique de 78 milliards de francs CFA. L’accord provisoire signé le 22 mai entre l’État et le fonds britannique Actis pour racheter les 51% de parts révèle l’ampleur du désastre financier. Cette situation critique paralyse totalement les investissements énergétiques du pays et menace l’avenir électrique du Cameroun.
Dette cachée ENEO : l’État otage du monopole
«Tous les paiements devront être intégralement réglés avant la finalisation», exige David Alderton, négociateur d’Actis. Cette condition révèle la mainmise dangereuse qu’ENEO exerce sur les finances publiques camerounaises. L’énergéticien détient un pouvoir de chantage inacceptable face à l’État.
Les négociations butent sur un mécanisme de tarification opaque que même l’Agence de régulation du secteur (Arsel) peine à valider. ENEO a même saisi la Chambre de commerce internationale de Paris pour imposer un audit externe, contournant ainsi les autorités camerounaises.
Cette stratégie d’évitement révèle la volonté d’ENEO de maintenir un système tarifaire favorable à ses intérêts au détriment des contribuables camerounais.
Paralysie énergétique : ENEO bloque tout développement
«Il est impératif de finaliser cette transaction pour remettre le secteur à flot», témoigne une source proche du dossier. ENEO joue un rôle central néfaste en tant que collecteur et payeur, créant une dépendance toxique qui paralyse l’ensemble du secteur électrique.
Les conséquences sont dramatiques : le projet hydroélectrique de Kikot-Mbebe (500 MW, 1 milliard d’euros) avec EDF risque d’être reporté après avril 2026. Les producteurs indépendants subissent également les retards de paiement systématiques d’ENEO.
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) bloque même les fonds destinés à Actis depuis mars 2019, illustrant les dysfonctionnements financiers provoqués par la gestion catastrophique d’ENEO.
Cette situation met en lumière la nécessité urgente pour le Cameroun de reprendre le contrôle de son secteur énergétique avant que la campagne présidentielle d’octobre 2025 n’accapare toutes les énergies politiques.
Le monopole ENEO ne constitue-t-il pas aujourd’hui le principal frein au développement énergétique du Cameroun ?