(Investir au Cameroun) – Au cours de la campagne cacaoyère 2025-2026, qui débutera théoriquement au Cameroun dans la seconde moitié du mois de juillet 2025, les producteurs pourraient enchaîner une 3è année consécutive d’embellie autour des prix d’achat des fèves. Cette prévision optimiste tient de ce que la météo n’est pas très clémente en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial et pourvoyeur d’environ 40% de fèves au marché mondial.
En effet, selon l’agence Ecofin, qui cite les acteurs de la filière ivoirienne, il se profile à l’horizon une saison cacaoyère 2025-2026 morose à Abidjan. Ceci après les campagnes 2023-2024 et 2024-2025, marquées notamment par une stagnation de la production autour de 1,8 million de tonnes, correspondant à une baisse d’environ 30% par rapport aux campagnes précédentes.
L’inquiétude dans la filière ivoirienne est d’autant plus justifiée que, souligne l’agence Ecofin, « Sodexam, l’autorité chargée de la météorologie, prévoit une pluviométrie déficitaire dans le sud du pays, principale zone de production de cacao, entre avril et la mi-novembre 2025, ce qui devrait affecter le début de la campagne de 2025/2026 prévue en octobre ». Un tel scénario devrait induire une baisse de la production et des exportations ivoiriennes, avec pour conséquence l’augmentation des prix d’achat aussi bien à l’international que dans les pays producteurs comme le Cameroun, en raison de la ruée des négociants vers la fève.
A titre d’illustration, au cours de la campagne cacaoyère 2023-2024, la production mondiale a enregistré une baisse de 11%, conduisant à un déficit sur le marché international de 374 000 tonnes – contre seulement 74 000 tonnes au cours de la campagne 2022-2023 – à cause de la mauvaise campagne en Côte d’Ivoire. Une situation elle-même consécutive à des problèmes liés au climat et au vieillissement des plantations dans le pays, apprend-on. Aussi, à cause de la ruée des négociants vers les fèves qui se faisaient alors rares sur le marché, le Cameroun a-t-il établi un record en enregistrant dans ses bassins de production des prix d’achat dépassant 6000 FCFA le kilogramme.
Au cours de la campagne 2024-2025 en cours, les prix aux producteurs camerounais restent élevés, a plus de 5000 FCFA le kilogramme, du fait de la stagnation de la production ivoirienne par rapport à la précédente saison. Cette embellie devrait se poursuivre, voire en s’améliorant au cours de la prochaine campagne, si l’on s’en tient aux projections pessimistes des acteurs de la filière ivoirienne.
Brice R. Mbodiam
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