(Investir au Cameroun) – Selon le bilan de la campagne cacaoyère 2023-2024 dressé le 8 août 2024 dans la localité de Mvengue par l’Office national du cacao et du café (ONCC), à l’occasion du lancement officiel de la saison 2024-2025, le Cameroun a exporté 185 613 tonnes de fèves lors de la dernière campagne. Sur ce volume, seulement 9,47 % des fèves étaient de grade I, correspondant à environ 17 577 tonnes en valeur absolue. Également appelées Good Fermented, selon la norme FCC (Federation of Cocoa Commerce) établie en collaboration avec l’Organisation internationale de normalisation (ISO en anglais), les fèves de grade I sont de bonne qualité.
À ce titre, elles sont mieux cotées sur le marché international que les fèves de grade II, aussi appelées Fair Fermented, dont l’achat se fait généralement avec des décotes plus ou moins importantes, et que les fèves disent « hors standard », carrément inexportables. Sur la base des données de l’ONCC, le Cameroun a exporté plus de 168 000 tonnes de fèves de grade II en 2023-2024, confirmant son statut de maître de l’exportation de cette catégorie de produits depuis de nombreuses années. Cependant, au cours de la campagne 2020-2021, cette tendance a été inversée.
En effet, selon les données de l’ONCC, au cours de la campagne 2020-2021, les fèves de grade I avaient représenté 40 % des exportations camerounaises, affichant ainsi la meilleure performance « des vingt dernières années ». Avec les 17 557 tonnes de fèves de grade I expédiées vers le marché international en 2023-2024, le Cameroun fait cependant mieux que les 1 099 et 8 933 tonnes de fèves de cette catégorie exportées respectivement en 2016-2017 et 2017-2018, selon les données du ministère du Commerce. Cela témoigne des effets de la croisade que le gouvernement camerounais et l’interprofession cacao-café mènent depuis plus de 10 ans pour l’amélioration de la qualité de la fève camerounaise.
En plus des actions telles que la distribution aux producteurs de bâches pour éviter le séchage des fèves sur le goudron, ou encore la réhabilitation des fours de séchage dans les bassins de production où la récolte coïncide avec la saison des pluies, cette croisade pour la qualité de la fève camerounaise a surtout donné naissance aux centres de traitement post-récolte du cacao. Installés dans les bassins de production grâce à un partenariat avec le regroupement de chocolatiers et confiseurs français, ces équipements imposent aux producteurs des itinéraires et des techniques précises pour le traitement des fèves après la récolte. Il en résulte des fèves dites « zéro défaut » vendues sur des marchés de niche à des prix plus rémunérateurs.
Brice R. Mbodiam
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