Le chiffre est saisissant : plus de 650 milliards FCFA seront destinés en 2026 aux routes, faisant des travaux publics le premier poste budgétaire du Cameroun. Ce choix, dévoilé lors de la présentation du budget, traduit une volonté claire : rénover les infrastructures, relancer l’économie et réduire les fractures territoriales. « On espère que cette fois-ci, les routes vont enfin tenir, ce n’est pas du jeu… », souffle un transporteur de l’Ouest, visiblement partagé entre prudence et espoir. Mais le choc vient surtout d’ailleurs : la santé, l’éducation et l’énergie se hissent dans le top des priorités. Cette réorientation pourra-t-elle vraiment changer le quotidien des Camerounais ?
Un budget 2026 qui mise sur routes, écoles, énergie et santé
Le gouvernement acte un tournant majeur : les quatre secteurs les plus stratégiques concentrent à eux seuls plus de 2 061 milliards FCFA. Une somme colossale qui révèle les chantiers que l’État entend accélérer dès janvier.
Budget 2026 Cameroun : les routes au sommet des priorités
Avec 651,952 milliards FCFA, les Travaux Publics dominent largement le budget 2026. Le ministère de Nganou Djoumessi devra accélérer :
- réhabilitation des axes nationaux structurants,
- désenclavement des zones productives,
- amélioration de la mobilité urbaine.
Pour de nombreux acteurs économiques, c’est un signal fort. « Sans routes fiables, aucun secteur ne respire », rappelle un entrepreneur basé à Douala. Une vérité que le pays connaît trop bien, après des années de dégradation accélérée.
Le tableau complet confirme cet effort global :
- Travaux Publics : 651,952 milliards FCFA
- Enseignements secondaires : 595,233 milliards FCFA
- Eau & Énergie : 425,732 milliards FCFA
Santé, éducation, énergie : les autres piliers lourds du budget 2026
La Santé Publique, longtemps considérée comme le parent pauvre, accède enfin au premier cercle avec 388,912 milliards FCFA. Le ministre Manaouda Malachie martèle l’objectif :
« Des hôpitaux fonctionnels, des équipements modernes et un personnel réellement soutenu. »
Si ce budget est exécuté sans fuite ni lenteur administrative, le système sanitaire peut changer de visage :
- modernisation des plateaux techniques,
- renforcement des ressources humaines,
- disponibilités accrues en médicaments essentiels,
- amélioration de l’accueil dans les hôpitaux régionaux.
L’éducation n’est pas en reste :
- MINEDUB : 334,315 milliards FCFA
- MINESSEC : 595,233 milliards FCFA
- MINESUP : 143,338 milliards FCFA
À Douala comme à Maroua, enseignants et parents espèrent une réduction des surcharges, plus de salles de classe et un suivi pédagogique modernisé.
Quant à l’énergie, les 425,732 milliards FCFA devraient renforcer les capacités hydroélectriques, sécuriser le réseau de transport et accélérer les projets en zones rurales.
Un budget ambitieux, mais la question de l’exécution reste cruciale
Plusieurs experts rappellent que le défi n’est pas seulement dans les chiffres, mais dans la qualité de l’exécution. Le Cameroun a déjà connu des budgets ambitieux qui se sont heurtés à :
- des lenteurs administratives,
- des dépassements de délais,
- des chantiers inachevés,
- des procédures opaques.
« Le vrai combat commence après le vote », confie un économiste de Yaoundé. Selon lui, si l’État réussit à exécuter au moins 80 % de ces enveloppes avec transparence, les effets seront visibles dès 2026 : routes plus sûres, hôpitaux opérationnels, écoles mieux équipées, énergie plus stable.
Le budget 2026 se présente comme l’un des plus structurants de la décennie. Routes, santé, éducation, énergie : les priorités sont claires et parlent directement au quotidien des Camerounais. Reste à savoir si les promesses budgétaires deviendront enfin des réalités tangibles. Les populations, elles, attendent et observent, parfois avec scepticisme. Et vous, croyez-vous que ce budget sera réellement exécuté à la hauteur des ambitions annoncées ?
