(Investir au Cameroun) – Le conseil d’administration de la Banque islamique de développement (BID) a approuvé, le 19 mai 2025 à Alger, un financement de 212,35 millions d’euros, soit environ 140 milliards de FCFA, en faveur du Cameroun. Cette enveloppe est destinée à la reconstruction de la route Douala-Bafoussam (217,8 km), un axe stratégique qui repose la capitale économique à la capitale régionale de l’Ouest. Le prêt intervient à la suite des négociations engagées en octobre 2024 entre le gouvernement camerounais et la BID.
Le budget estimatif du projet est évalué à 179,5 milliards de FCFA. L’État du Cameroun mobilise environ 17,6 milliards de FCFA en fonds de contrepartie, soit 10 % du coût total, à travers son budget d’investissement public à partir de 2026. Cette partie nationale servira notamment à financer les indemnisations liées aux expropriations, l’aménagement des routes communales, ainsi que la construction d’infrastructures socioéconomiques.
Les travaux seront réalisés en cinq lots : Bekoko-Loum (50,8 km), Loum-Nkongsamba (49,3 km), Nkongsamba-Pont du Nkam (46,5 km), Pont du Nkam-Bafang (27,9 km) et Bafang-Bandja-Bandjoun (43,3 km). Corridor vital pour l’économie camerounaise, la route nationale n°5 est aujourd’hui dans un état de dégradation avancée. Cette situation est à l’origine de nombreux accidents et perturbe l’acheminement des marchandises et matières premières entre le port de Douala et les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest.
Cette dégradation impacte durablement les activités économiques. Dans une correspondance envoyée au ministre des Travaux publics le 8 août 2024, le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba, a déclaré « des retards significatifs et une augmentation des coûts opérationnels des entreprises, dus notamment à l’usure prématurée de leurs véhicules et une consommation accumulée de carburant et de pièces de rechange ».
Selon le PDG du groupe Cadyst, ces surcoûts sont répercutés sur les prix des produits et des services, contribuant ainsi à nourrir l’inflation. En attendant le démarrage effectif des travaux de réhabilitation, le ministère des Travaux publics a engagé des travaux d’entretien confortatif pour améliorer temporairement le niveau de service de cet axe structurant.
Frédéric Nonos
Lire aussi: