(Investir au Cameroun) – La ferme agricole Bonchair, spécialisée dans la fabrication de jus et liqueurs à base de produits locaux, a franchi une nouvelle étape dans son développement industriel. L’entreprise, fondée par l’homme d’affaires camerounais Jean Christin Tene, vient d’acquérir 47 machines d’une valeur totale de 965 millions de FCFA, avec le soutien de partenaires techniques et financiers portugais. Ces équipements comprennent notamment des fermenteurs, distillateurs, unités de purification d’eau, embouteilleuses, étiqueteuses, presses pneumatiques, pasteurisateurs et cuves de stockage.
Grâce à ces investissements, Bonchair prévoit de quintupler sa capacité de production, passant de 200 000 litres (2 000 hectolitres) actuellement à un million de litres (10 000 hectolitres) d’ici 2030. L’entreprise ambitionne de répondre à une demande internationale croissante pour ses liqueurs de gingembre et jus d’ananas commercialisés sous la marque Gimbra. « Pour l’instant, nous parvenons à satisfaire le marché local, mais la plus grosse demande vient de l’étranger, notamment du Canada, des États-Unis et de l’Europe », explique Jean Christin Tene.
Afin de soutenir cette montée en puissance, Bonchair prévoit de relancer la culture du gingembre et de l’ananas au Cameroun en diversifiant ses zones d’approvisionnement. « Nous développons des partenariats dans les localités de Bafia et Makenene (Centre), ainsi que dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, précisément à Meïganga », précise le promoteur.
Créée en 2022 à Diwoum PK 33, près de Douala, la ferme Bonchair incarne la volonté de valoriser le made in Cameroon. Son fondateur ambitionne de prouver que « du bon se produit déjà localement et que nous pouvons aller à la conquête du monde ».
Jean Christin Tene s’est fixé pour objectif de réduire de 10 % les importations de vins et spiritueux dans les cinq prochaines années. Selon l’Institut national de la statistique (INS), le Cameroun a importé en 2023 près de 11 206 tonnes de vins et liqueurs pour une valeur de 22,3 milliards de FCFA, en hausse de 14,3 % par rapport à 2022.
Au-delà des ambitions économiques, l’entrepreneur veut contribuer à l’équilibre de la balance commerciale et à la création de chaînes de valeur locales, tout en offrant des débouchés agricoles et des emplois aux jeunes ruraux. Avec un capital de 595 millions de FCFA (hors patrimoine immobilier) et une exploitation actuelle de 15 hectares, Bonchair prévoit de doubler ses effectifs, aujourd’hui composés de 60 employés directs, une fois les nouvelles installations opérationnelles. « Nous avons demandé des concessions supplémentaires à l’État pour étendre notre production et accueillir davantage d’étudiants en stage académique », indique-t-il.
Frédéric Nonos

