L’Union européenne vient de placer la Côte d’Ivoire sur sa liste noire du blanchiment d’argent, malgré 112 millions d’euros d’accords signés en novembre 2024. Cette décision du 10 juin 2025 touche également quatre autres pays africains et soulève des questions sur l’efficacité des mécanismes anti-blanchiment en Afrique subsaharienne.
Impact surveillance financière Afrique subsaharienne
Dix pays rejoignent désormais la liste noire européenne, dont cinq nations africaines particulièrement surveillées. Outre la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Angola, la Namibie et le Kenya sont également épinglés par Bruxelles.
Cette décision s’appuie sur les conclusions du Groupe d’action financière (GAFI), référence mondiale en matière de surveillance financière. «Ces États présentent des carences stratégiques dans leurs régimes nationaux de lutte contre le blanchiment», précise la Commission européenne.
Les conséquences sont immédiates et concrètes. Les transactions bancaires subiront une surveillance accrue avec des contrôles renforcés. Les voyageurs ivoiriens feront face à des vérifications douanières plus fréquentes dans les aéroports européens.
Paradoxe coopération UE-Côte d’Ivoire 2024
L’inscription ivoirienne interroge particulièrement les observateurs financiers. Le 27 novembre 2024, Yamoussoukro et l’UE avaient pourtant signé cinq conventions totalisant 112 millions d’euros, soit 74 milliards de FCFA.
L’une de ces conventions, dotée de 15 millions d’euros (9,84 milliards FCFA), visait spécifiquement la lutte anti-blanchiment. «L’objectif était de renforcer le dispositif national de sécurité», rappellent les sources diplomatiques.
Cette situation contraste avec le succès sénégalais. Dakar a réussi à sortir de la liste grise en octobre 2024, après avoir adopté une loi renforcée en février sur la lutte contre les flux illicites.
Le Sénégal était inscrit depuis février 2021 mais ses efforts législatifs ont convaincu les évaluateurs internationaux. Cette réussite démontre qu’une sortie de liste reste possible avec des réformes adaptées.
La problématique touche l’ensemble de la région. Le Cameroun figure sur la liste grise depuis juin 2023, illustrant les défis régionaux en matière de gouvernance financière.
Ces nouvelles restrictions risquent de compliquer les échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Europe, particulièrement pour les entreprises ivoiriennes opérant sur les marchés européens.
Comment la Côte d’Ivoire compte-t-elle réagir face à cette inscription sur la liste noire européenne ?