BILAN 2018-2025 : Pouvoir d’achat et résilience des ménages : une navigation stratégique face aux défis inflationnistes


(Investir au Cameroun) – L’économie camerounaise a connu une période de relative stabilité des prix entre 2009 et 2021, avec un taux d’inflation ne dépassant pas 3 %. Cette décennie de maîtrise des prix a pris fin en 2022, lorsque le pays, à l’instar de nombreuses nations, a été frappé par une série de chocs multiples. Ces chocs ont entraîné une recrudescence des pressions inflationnistes sans précédent depuis plusieurs années, selon les données de l’Institut National de la Statistique du Cameroun (INS).

La période 2022-2024 marque une rupture significative. Le taux d’inflation est passé à 6,3 % en 2022, puis à 7,4 % en 2023, avant de reculer à 4,5 % en 2024. Sur l’ensemble de la période 2022-2024, l’inflation cumulée atteint 19,3 %. Cette flambée résulte d’un ensemble de facteurs nationaux et internationaux qui ont convergé pour peser sur le pouvoir d’achat des ménages.

2658955invest

Les coûts de transport ont augmenté de 15 % la même année, principalement en raison de la hausse des prix du carburant.

Au niveau national, la réduction progressive des subventions sur les carburants a eu un impact direct sur les coûts de transport et de production, même si son ampleur exacte n’est pas encore quantifiée. Les perturbations climatiques et les défis sécuritaires, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont également contribué à la hausse des prix. Sur le plan international, les répercussions du conflit russo-ukrainien, les séquelles de la pandémie de COVID-19 et les fluctuations du FCFA par rapport au dollar américain ont amplifié ces pressions.

Les produits alimentaires ont été le principal moteur de l’inflation, avec une hausse de 11,1 % en 2023, selon l’INS. Les coûts de transport ont augmenté de 15 % la même année, principalement en raison de la hausse des prix du carburant. Cette conjoncture a eu un impact direct sur la vie quotidienne : selon les premières estimations préliminaires de l’Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM 5), l’incidence de la pauvreté se serait légèrement redressée, autour de 37,7 % en 2022. Ce chiffre reste toutefois à confirmer lors de la publication officielle du rapport définitif.

Face à ces défis, le gouvernement camerounais a mobilisé un ensemble de mesures articulées autour de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30). L’objectif central est de réduire la dépendance du pays aux importations et de stimuler la production locale, un levier essentiel contre l’inflation importée.

Parmi les actions concrètes mises en œuvre depuis 2018, le soutien à l’agriculture et à la sécurité alimentaire occupe une place centrale. La loi de finances 2023 a, en effet, exonéré de droits et taxes à l’importation les semences, engrais et intrants agricoles. Des projets structurants comme le Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Agricoles (PDCVA) visent à renforcer la production de denrées clés : palmier à huile, plantain, ananas, etc.

Parmi les actions concrètes mises en œuvre depuis 2018, le soutien à l’agriculture et à la sécurité alimentaire occupe une place centrale.

Les efforts concertés commencent à produire des résultats : le taux d’inflation est redescendu à 4,5 % en 2024. Bien que ce niveau reste au-dessus du seuil de 3 % fixé par la CEMAC, la tendance à la baisse est jugée positive par les institutions nationales et internationales.

Pour 2025, le gouvernement s’est fixé pour objectif officiel de ramener l’inflation à 4 %. Cette projection est conforme aux travaux internes du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Elle reflète la volonté des autorités de consolider les acquis de la période 2018-2025 et de poursuivre une politique de stabilisation des prix au service du pouvoir d’achat des ménages.





Source link

View Kamer

FREE
VIEW