(Investir au Cameroun) – La période 2018-2025 a été marquée par une volonté affirmée du Cameroun d’améliorer son attractivité économique et de créer un environnement propice aux investissements privés. Cette période a vu l’émergence d’un cadre réglementaire rénové, de mesures incitatives innovantes et d’un dialogue public-privé renforcé, permettant au pays de maintenir sa position d’acteur économique majeur en Afrique centrale.
Les investissements directs étrangers (IDE) ont constitué un baromètre révélateur de cette attractivité. En 2024, le Cameroun a attiré 529 milliards de FCFA d’IDE (soit 885 millions de dollars, au taux moyen de 597 FCFA/USD), marquant une augmentation de 10,8 % par rapport aux 799 millions de dollars reçus en 2023. Cette performance a permis au pays de se positionner comme la 4ᵉ destination des IDE en Afrique centrale en 2024, témoignant de la confiance renouvelée des investisseurs internationaux.
La Chine a confirmé son rôle prédominant dans le paysage des investissements au Cameroun, demeurant le principal investisseur étranger et ayant contribué à environ 67 % des IDE entre 2000 et 2014. Cette relation privilégiée s’est poursuivie durant la période 2018-2025, avec des projets structurants dans les infrastructures, l’énergie et les télécommunications.
La Chine a confirmé son rôle prédominant dans le paysage des investissements au Cameroun, demeurant le principal investisseur étranger et ayant contribué à environ 67 % des IDE entre 2000 et 2014.
Le dialogue public-privé a constitué un pilier central de cette dynamique d’amélioration du climat des affaires. Lors de la remise des Rapports des Rencontres Économiques du Cameroun (REC 2025) au Chef du Gouvernement, Célestin Tawamba, président du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM), a souligné l’importance de cette collaboration : « Cette rencontre illustre l’importance que le Chef du Gouvernement accorde au dialogue Public-Privé et à la dynamique impulsée par les REC. Nous souhaitons désormais la mise en place d’une plateforme commune permettant de suivre et de mettre en œuvre les recommandations issues des discussions. »
En réponse, le Premier Ministre, Chief Dr Joseph Dion Ngute, a réitéré que « les REC 2025 ont constitué un moment fort dans la vie gouvernementale » et que « le Cameroun mise beaucoup sur le développement du secteur privé ». Cette approche collaborative a permis d’identifier les goulots d’étranglement et de mettre en place des solutions pragmatiques pour améliorer l’environnement des affaires.
Un cadre incitatif renforcé a été mis en place pour attirer les investisseurs. Un pas majeur fut la signature, le 19 avril 2019, du décret d’application de la loi de 2013 régissant les zones économiques. Ces zones, définies comme des espaces aménagés et dotés d’infrastructures, visaient à offrir des conditions optimales de production pour des secteurs clés comme l’agriculture, l’artisanat, le commerce, l’industrie et le tourisme.
Un cadre incitatif renforcé a été mis en place pour attirer les investisseurs. Un pas majeur fut la signature, le 19 avril 2019, du décret d’application de la loi de 2013 régissant les zones économiques.
La loi de finances 2025 a enrichi ce cadre par une série de mesures fiscales conçues pour améliorer le climat des affaires. L’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) sur les dividendes distribués par les Petites et Moyennes Entreprises (PME) a été réduit de 15 % à 10 %. Les droits d’enregistrement sur les baux d’habitation ont été diminués de 5 % à 2 % en zone urbaine et de 2 % à 1 % en zone rurale, avec une amnistie fiscale pour régulariser les situations antérieures.
Des mesures de soutien direct ont dynamisé l’investissement privé durant cette période 2018-2025. Le Projet « Opération de Soutien au Secteur Privé Camerounais » (OSSP-CMR) a intensifié son action en 2024, soutenant 200 entreprises avec des appuis en équipements, intrants, certification et lignes de crédit. Environ cinquante entreprises ont bénéficié d’un accompagnement pour participer à des foires nationales et internationales.
Pour 2025, l’OSSP-CMR prévoit d’octroyer des crédits à taux bonifié à plus de 160 entreprises et des équipements/intrants à environ 150 entreprises, ciblant spécifiquement l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’agroalimentaire, le bois et le numérique. Ce dispositif, d’un coût global de 12,8 milliards de FCFA, vise à renforcer la résilience du secteur privé.
Des régimes d’incitations fiscales spécifiques ont été établis pour les Zones Économiquement Sinistrées (ZES), couvrant les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Pour les nouveaux investissements, des exonérations totales sont accordées pendant 3 ans en phase d’installation, suivies d’exonérations d’Impôt sur les Sociétés pendant 7 ans en phase d’exploitation.
Malgré ces efforts soutenus depuis 2018, des défis persistent. Les investissements privés ont connu une baisse de 6 % en 2024, soit un recul de 38,4 milliards FCFA, marquant un recul inédit depuis 7 ans. Cette situation souligne la nécessité de poursuivre les réformes et d’adapter les mesures incitatives aux évolutions du contexte économique international, consolidant ainsi les acquis de cette période de transformation 2018-2025.
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