(Investir au Cameroun) – La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a injecté, le 28 octobre 2025, une enveloppe record de 800 milliards de FCFA dans le circuit bancaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) — regroupant le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la RCA et le Tchad.
Mais cette offre n’a pas suffi à couvrir les besoins croissants de liquidité des établissements de crédit, dont la demande a culminé à 810 milliards de FCFA, selon les chiffres publiés par la banque centrale.
Ce déficit de 10 milliards révèle une tension persistante sur la liquidité bancaire, reflet d’un marché du crédit particulièrement dynamique dans la sous-région.
Selon plusieurs experts, ce déséquilibre entre l’offre et la demande de liquidité traduit la vigueur du marché du crédit, les banques ayant recours au refinancement auprès de la BEAC lorsque la demande de prêts des ménages et des entreprises dépasse leurs ressources propres.
Cette tendance illustre également les effets de la politique monétaire accommodante menée depuis mars 2025 par l’institut d’émission.
En effet, la BEAC a alors abaissé son taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 5 % à 4,5 %, rompant avec deux années de resserrement monétaire destinées à endiguer l’inflation. Cette décision a facilité l’accès au refinancement et encouragé les banques à accroître leurs volumes de prêts, stimulant ainsi la croissance du crédit dans la zone.
Une offre de plus en plus soutenue
Depuis cette inflexion de politique monétaire, la BEAC a graduellement augmenté son offre hebdomadaire de liquidité, passée de 200 milliards au début de l’année à 800 milliards de FCFA aujourd’hui — un niveau inédit dans l’histoire récente de la sous-région.
Malgré cette progression spectaculaire, la demande reste supérieure, ce qui souligne à la fois la bonne santé du secteur bancaire et la montée des besoins de financement des économies nationales.
Si cette politique vise à soutenir le financement de l’économie réelle, certains analystes mettent en garde contre un effet secondaire : la hausse potentielle des taux d’intérêt bancaires.
En effet, la forte demande de liquidité et le recours accru au refinancement pourraient, à moyen terme, alourdir le coût du crédit pour les entreprises et les ménages.
Mais pour l’heure, la dynamique du crédit apparaît comme un signe encourageant de reprise dans la Cemac, où la BEAC entend maintenir une gestion prudente de la liquidité afin de concilier stimulation économique et stabilité financière.
BRM

