

Les règles du jeu changent brutalement dans l’éducation camerounaise. Une décision controversée de la ministre Pauline Nalova Lyonga exige désormais la moyenne dans toutes les matières pour obtenir le Baccalauréat.
Un système à deux vitesses qui inquiète
La nouvelle directive ministérielle suscite un tollé général dans le secteur éducatif. Cette exigence de la note de 10/20 dans chaque matière du premier groupe pour réussir aux examens officiels ignore complètement la réalité du terrain : de nombreux établissements manquent cruellement d’enseignants.
Plus troublant encore, cette réforme ne s’applique qu’au sous-système francophone, créant une disparité flagrante avec le système anglophone. À Tokombéré, dans l’Extrême-Nord, le constat est alarmant : des matières principales comme le français et l’anglais n’ont même pas d’enseignants attitrés.
Pour Célestin Evouna, parent d’élève, cette décision révèle les failles profondes du système : “C’est un sérieux aveu d’échec de madame la ministre Nalova. Comment exiger l’excellence sans fournir les moyens de l’atteindre ?” Les syndicats d’enseignants, notamment le SNAES, dénoncent une mesure déconnectée des réalités du terrain.