Une nouvelle forme d’escroquerie sophistiquée secoue la région du Centre et de l’Extrême-Nord du Cameroun. Selon un communiqué radio officiel émis le 7 avril 2025 par le colonel Nguele Joseph Désiré, commandant de la Légion de Gendarmerie du Centre, un escroc utilisant son identité et son image sévit depuis mars 2025 pour soutirer argent et biens à des personnalités.
Un imposteur opérant depuis la prison centrale de Kondengui
Ce malfrat, qui serait incarcéré à la prison centrale de Kondengui, a mis en place un système d’arnaque bien rodé qui cible spécifiquement les fonctionnaires et personnalités politiques influentes. Comme l’a récemment analysé 237online.com dans son dossier sur la cybercriminalité au Cameroun, ce type d’usurpation d’identité devient de plus en plus courant, exploitant la confiance accordée aux hauts gradés militaires.
L’individu mal intentionné se fait passer pour le commandant des Légions du Centre et de l’Extrême-Nord via des appels téléphoniques et messages WhatsApp, en utilisant la photo du véritable colonel en tenue de gendarmerie. Ses demandes sont variées et comprennent des sollicitations d’argent, de liqueurs et d’autres promesses liées à la vente ou l’achat de véhicules supposément mis aux enchères au Port Autonome de Douala.
Le communiqué de la gendarmerie révèle que l’escroc opère principalement via les numéros suivants: 658772300, 688647231, 697677981 « et bien d’autres« , suggérant que le réseau pourrait être plus étendu qu’il n’y paraît.
Une enquête en cours et des mesures préventives
Face à cette situation préoccupante, le colonel Nguele Joseph Désiré a lancé un appel à la vigilance. En attendant les résultats de l’enquête ouverte, il conseille aux citoyens recevant des communications suspectes de ces numéros de ne pas céder aux exigences pécuniaires et matérielles formulées par cet imposteur et ses complices.
Cette affaire met en lumière la sophistication croissante des techniques d’arnaque au Cameroun, où les malfaiteurs n’hésitent plus à usurper l’identité de hauts responsables sécuritaires pour atteindre leurs cibles. Elle pose également des questions sur la sécurisation des communications au sein des établissements pénitentiaires, puisque l’escroc opérerait depuis sa cellule à Kondengui.
Les autorités n’ont pas encore révélé l’identité du suspect ni précisé comment un détenu pourrait avoir accès à des téléphones et à internet pour mener de telles opérations. Cette affaire pourrait bien déboucher sur une enquête plus large concernant les failles de sécurité dans le système carcéral camerounais.