Amadou Ahidjo ► L’Homme qui a Unifié le Cameroun


Amadou Ahidjo, une figure emblématique de l’histoire camerounaise, a marqué l’avènement d’un Cameroun indépendant et unifié. C’est l’histoire d’un homme dont le leadership a façonné les premières décennies de l’indépendance du pays, alliant diplomatie et fermeté pour construire une nation nouvelle.

L’ascension politique d’Ahidjo

Né le 24 août 1924 à Garoua, Ahidjo a gravi les échelons de la politique camerounaise avec une détermination remarquable. Après une jeunesse marquée par l’éducation religieuse et laïque, il entre dans la fonction publique en 1942 comme opérateur radio pour les services postaux. Ce rôle l’amène à voyager à travers le pays, lui permettant de tisser un réseau de contacts qui s’avérera crucial pour sa carrière politique. En 1958, il devient le premier Premier ministre de l’État autonome du Cameroun, avant de prendre la présidence en 1960, année de l’indépendance de son pays. Sa vision d’une nation unifiée a été mise à l’épreuve avec la fusion des Cameroun oriental et occidental en 1961, un acte qui a posé les bases de la République Fédérale du Cameroun.

L’héritage d’un leader controversé

Ahidjo a gouverné avec une poigne de fer, instaurant un système de parti unique qui a certes stabilisé le pays mais a aussi étouffé les voix dissidentes. Sa politique de centralisation a conduit à une réforme constitutionnelle en 1972, transformant le Cameroun en État unitaire, une décision qui reste sujet de débats quant à ses implications sur le développement régional et la diversité culturelle du pays. Malgré ses réussites, son régime a été marqué par des accusations de répression politique et d’autocratisme.

Cependant, on ne peut ignorer son rôle dans le développement économique et social du Cameroun à ses débuts. Sa politique d’ouverture vers l’étranger a attiré des investissements étrangers significatifs, contribuant à la modernisation des infrastructures et à l’amélioration des conditions de vie, bien que cela ait souvent été au prix de la dépendance économique vis-à-vis de la France.

La chute et l’exil

En 1982, Ahidjo démissionne de manière inattendue, citant des raisons de santé. Mais ce retrait ne met pas fin à son influence; il conserve la présidence de son parti jusqu’en 1983, avant de partir en exil en France. Sa relation avec son successeur, Paul Biya, se détériore rapidement, culminant avec des accusations de tentative de coup d’État en 1984, ce qui le conduit à être condamné à mort par contumace, une sentence jamais exécutée car Ahidjo meurt en 1989, laissant derrière lui une histoire complexe et un héritage controversé.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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