Alain Fogué, militant MRC détenu à Kondengui, exige l’ouverture d’une enquête judiciaire contre Bruno Bidjang, directeur général des médias du groupe L’Anecdote. Le motif ? La publication anticipée sur Facebook de la liste exacte des 13 candidats présidentiels, 24 heures avant l’annonce officielle d’Elecam le 26 juillet. Une coïncidence troublante qui soulève des questions sur l’accès privilégié aux délibérations confidentielles du conseil électoral. Cette affaire révèle-t-elle des dysfonctionnements majeurs dans la gestion de l’information électorale ?
Publication suspecte avant annonce officielle
Dans une lettre datée du 30 juillet 2025 adressée au procureur de la République près le Tribunal de grande instance du Mfoundi, Alain Fogué pointe une coïncidence troublante.
«Bruno François Bidjang a publié : « Présidentielle 2025 : les 13 probables sur 84 ! » puis dressé une liste des 13 probables selon lui», détaille le trésorier national du MRC dans sa dénonciation.
Le lendemain, la révélation tombe. «Le 26 juillet 2025, la liste officielle provisoire des candidats rendue publique par Monsieur le Président du Conseil électoral, Monsieur Enow Abraham Egbe, était identique à celle divulguée la veille par Monsieur Bruno François Bidjang», précise Alain Fogué.
Cette concordance parfaite entre la « prédiction » du journaliste et l’annonce officielle interroge sur les sources d’information de Bruno Bidjang.
Accusations de Violation de Confidentialité
Pour enfoncer le clou, Bruno Bidjang publie le 27 juillet une comparaison des deux listes avec ce commentaire révélateur : «ici, l’information est un engagement !!!»
Alain Fogué y voit la preuve d’un accès illégal aux délibérations d’Elecam. «Cette publication atteste que monsieur Bruno François Bidjang était dans le secret des délibérations du Conseil électoral d’Elecam. Ceci est très grave et constitue une violation de la loi», martèle-t-il.
Le militant emprisonné depuis les marches de septembre 2020 ne mâche pas ses mots. Il demande une enquête approfondie «pour rechercher et punir tous ceux qui ont concouru à la divulgation par avance des décisions encore confidentielles».
Pour ce prisonnier politique, l’acte posé par le directeur des médias de L’Anecdote s’apparente ni plus ni moins à une fraude électorale. Cette affaire jette un voile de suspicion sur la confidentialité des processus électoral au Cameroun, alors que la présidentielle d’octobre 2025 approche à grands pas.
Une enquête judiciaire permettra-t-elle de faire toute la lumière sur ces révélations anticipées ?
Cette affaire révèle-t-elle des complicités au sein du système électoral camerounais ?