Le feuilleton judiciaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo vient de connaître un nouveau rebondissement qui fait l’effet d’une bombe. Dans une démonstration implacable publiée par le journal « La Nouvelle », un magistrat émérite décortique point par point les incohérences et les zones d’ombre qui entachent l’ordonnance de renvoi rendue le 29 février 2024 par le juge d’instruction Nzie Pierrot Narcisse. Un véritable réquisitoire qui met à nu les manœuvres d’une justice aux ordres, prête à tout pour étouffer la vérité et blanchir les commanditaires de cet odieux crime.
Un juge d’instruction qui retourne sa veste 👨⚖️🙃
Dès les premiers visas de l’ordonnance, le magistrat auteur de cette tribune soulève les incohérences qui accréditent la thèse d’une manipulation en haut lieu. Comment expliquer que cette ordonnance tant attendue ait été rendue le même jour que le réquisitoire définitif du commissaire du gouvernement, au mépris de toutes les règles de procédure ? Et que dire de ces charges spécieuses, de cette présentation biaisée des faits qui semblent n’avoir qu’un seul but : permettre aux commanditaires de ce crime de s’en tirer à bon compte ?
Mais le plus choquant dans cette ordonnance, c’est sans conteste cette thèse fumeuse d’un « deuxième commando » qui serait intervenu pour achever le sale boulot, et ainsi exonérer les premiers tortionnaires de toute responsabilité dans la mort de Martinez Zogo. Une construction qui ne repose sur aucun élément tangible, mais sur de simples suppositions, en totale violation des principes les plus élémentaires du droit pénal. Le tout sans que le juge daigne préciser la nature exacte des sévices infligés par chacun des prétendus « commandos« , ni les mobiles qui auraient pu pousser ces mystérieux tueurs de l’ombre à commettre leur forfait.
Quand la complicité arrange bien les affaires des puissants 🤝💰
Autre anomalie criante relevée par ce magistrat : le recours systématique à la notion de complicité, plutôt qu’à celle de coaction pourtant bien plus adaptée aux faits de la cause. Un choix qui n’a rien d’anodin, et qui vise clairement à minimiser la responsabilité des commanditaires de cet assassinat, en les présentant comme de simples « complices » plutôt que comme les véritables cerveaux de cette machination criminelle. Tout est bon pour brouiller les pistes et égarer l’opinion, quitte à violer les règles les plus élémentaires du droit pénal.
L’argent, le nerf de la guerre judiciaire 💸🔫
Car cette entreprise de dévoiement de la justice a un prix, et il se compte en millions. Comme le révèle avec force détails ce magistrat, l’argent coule à flots pour acheter les silences, corrompre les acteurs judiciaires et manipuler l’opinion. Des journalistes et blogueurs grassement payés pour chanter les louanges des commanditaires, des magistrats et avocats transformés en « passeurs de mallettes », et même des hiérarques au plus haut sommet de l’État qui ferment les yeux sur ces atteintes répétées à l’indépendance de la justice. Un véritable scandale d’État qui en dit long sur le degré de pourrissement de nos institutions.
La justice doit se remettre debout, ou le Cameroun vacillera 🏛️🇨🇲
Face à cette dérive inquiétante, l’auteur de cette charge au vitriol en appelle à un sursaut des acteurs judiciaires intègres. Il est temps que la justice camerounaise se remette debout, cesse d’être l’otage des puissants et se rappelle qu’elle statue au nom du peuple, et non des intérêts particuliers. Faute de quoi, c’est tout l’édifice social et politique du Cameroun qui risque de vaciller sur ses bases, emporté par la colère d’une population qui ne supporte plus l’injustice et l’impunité.
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