28 milliards $ détournés au Nigeria → Le casse du siècle !


Dans un scandale financier d’une ampleur sans précédent sur le continent africain, l’ancienne ministre nigériane du Pétrole, Diezani Alison-Madueke, est accusée d’avoir orchestré le détournement de 28 milliards de dollars du trésor public en seulement quatre ans de mandat. Ce pillage systématique des ressources pétrolières, qualifié de “casse du siècle” par de nombreux observateurs, révèle l’existence d’un système de prédation sophistiqué au cœur de la première économie d’Afrique, avec des ramifications dans plusieurs institutions financières internationales.

Une machine à détourner 4 milliards de dollars par an

Entre 2011 et 2015, Diezani Alison-Madueke aurait méticuleusement vidé les caisses de l’agence pétrolière nigériane à hauteur de 20 milliards de dollars, représentant une moyenne stupéfiante de 4 milliards subtilisés chaque année. L’échelle de ce détournement défie l’entendement : ces sommes représentent une part significative du budget national du Nigeria, pays où plus de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

“Nous sommes face à une véritable ingénierie criminelle d’État,” explique un expert en gouvernance des industries extractives. “Ce n’est pas un détournement improvisé, mais une mécanique parfaitement huilée qui implique nécessairement des complicités à tous les niveaux de l’administration et du système bancaire international.”

Les enquêteurs ont en effet découvert que l’ancienne ministre n’opérait pas seule, mais dirigeait un réseau sophistiqué de complices stratégiquement placés au sein de l’administration pétrolière. “Elle était le capitaine de bord de tous les schémas,” selon une source proche du dossier, révélant une capacité organisationnelle impressionnante qui a permis de maintenir ce système de pillage pendant des années sans éveiller les soupçons des autorités de contrôle.

Cette affaire représente un cas d’école en matière de capture de l’État par une élite kleptocratique. Les montants en jeu sont tellement colossaux qu’ils auraient pu transformer radicalement les infrastructures du pays s’ils avaient été correctement investis dans l’éducation, la santé ou les transports.

Un patrimoine pharaonique saisi aux quatre coins du monde

Le train de vie somptuaire de l’ancienne ministre témoigne de l’ampleur vertigineuse du détournement. Pas moins de 80 villas luxueuses ont été saisies au Nigeria, ainsi que des comptes bancaires aux États-Unis et un yacht de grand luxe. Ces possessions extravagantes contrastent cruellement avec la pauvreté endémique qui frappe la majorité de la population nigériane.

C’est comme si chaque goutte de pétrole extraite du sol nigérian se transformait en diamant sur ses doigts,” commente avec amertume un analyste politique spécialisé dans les industries extractives.

La traque internationale de Diezani Alison-Madueke a finalement abouti à son arrestation alors qu’elle tentait d’échapper à la justice. À 64 ans, celle qui aurait pu profiter d’une retraite dorée se retrouve confrontée à la perspective d’une longue peine d’emprisonnement. Plus inquiétant encore pour ses complices potentiels, une partie substantielle de l’argent détourné reste introuvable, alimentant les spéculations sur l’existence de comptes offshore et de prête-noms qui pourraient être exposés dans les prochains mois.

L’argent saisi ne représente que la partie visible de l’iceberg,” nous confie sous couvert d’anonymat un agent impliqué dans l’enquête internationale. “Nous pensons que des sommes considérables sont encore cachées dans des paradis fiscaux ou investies dans des actifs difficiles à tracer.”

La chute spectaculaire de cette haute fonctionnaire rappelle que même les plus puissants peuvent finir par rendre des comptes. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest, région où l’impunité des élites politiques a longtemps été considérée comme acquise.

Les conséquences dévastatrices pour l’économie nigériane

Les répercussions de ce détournement massif se font encore sentir aujourd’hui dans l’économie nigériane. Pendant la période où ces 28 milliards de dollars ont été soustraits aux caisses de l’État, le pays a paradoxalement dû s’endetter pour financer ses besoins essentiels, creusant un déficit qui pèsera sur plusieurs générations.

“Pour mettre en perspective, cette somme représente environ 40 fois la fortune de certaines des familles les plus riches d’Afrique, dont la richesse s’est constituée sur plus de quatre décennies d’activités légitimes,” souligne un économiste spécialisé dans les questions de développement.

Ce scandale sans précédent illustre les défis persistants de la gouvernance des ressources naturelles en Afrique. Le Nigeria, malgré ses immenses réserves de pétrole, continue de lutter contre la pauvreté, en grande partie à cause de la captation des richesses par une élite restreinte. Les réformes engagées depuis restent insuffisantes face à l’ampleur du problème.

Les institutions financières internationales ont également leur part de responsabilité. Comment de telles sommes ont-elles pu circuler dans le système bancaire mondial sans déclencher d’alertes ? Cette question fondamentale reste sans réponse satisfaisante, suggérant des complicités ou, au minimum, une négligence coupable de la part de certains établissements financiers occidentaux.

Pour les citoyens ordinaires du Nigeria, ces révélations sont un rappel brutal de l’impact de la corruption sur leur vie quotidienne. Les 28 milliards de dollars détournés auraient pu financer la construction de milliers d’écoles, d’hôpitaux, ou moderniser les infrastructures du pays. Au lieu de cela, cet argent a alimenté le luxe ostentatoire d’une poignée d’individus.

Quand on regarde les chiffres, on réalise que chaque citoyen nigérian s’est fait voler environ 140 dollars, soit près d’un mois de salaire minimum pour beaucoup,” calcule un sociologue spécialiste des inégalités en Afrique.

Alors que le Nigeria tente de tourner cette page sombre de son histoire, la question demeure : combien d’autres Diezani Alison-Madueke opèrent encore dans l’ombre, dans ce pays et ailleurs ? La réponse à cette question déterminera en grande partie l’avenir économique de nombreuses nations africaines riches en ressources naturelles.

Par Jean-Paul Dzomo Nana pour 237online.com



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