Dans un geste audacieux visant à revitaliser son économie, le Cameroun vient de franchir une étape cruciale. Le 16 septembre 2024, une cérémonie historique s’est tenue au cabinet du Ministre de l’Économie et de la Planification du Territoire (MINEPAT) à Yaoundé. L’événement a marqué la signature d’un contrat d’agence entre l’État du Cameroun et Afriland First Bank, ouvrant la voie à une injection massive de fonds dans le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Cette initiative, fruit d’une collaboration entre le gouvernement camerounais, Afriland First Bank et la Banque Islamique de Développement (BID), vise à insuffler une nouvelle dynamique à l’économie nationale, durement touchée par la pandémie de COVID-19. Avec une enveloppe de 22,5 millions de dollars US, soit environ 13,5 milliards de FCFA, ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan Stratégique de Préparation et de Riposte à la COVID-19.
Afriland First Bank : un choix stratégique pour propulser les PME
Le choix d’Afriland First Bank comme agent d’exécution de ce projet n’est pas anodin. Bouba Youssoufa, Directeur Général Adjoint de la banque, a expliqué lors de la cérémonie : « Notre triple statut de leader du secteur bancaire, pionnier de la finance islamique au Cameroun et première institution bancaire qui finance les acteurs de notre tissu économique, particulièrement les PME, nous positionne idéalement pour ce rôle. »
La banque s’engage à mettre à profit son expertise dans l’écosystème entrepreneurial et sa maîtrise des instruments de finance islamique pour garantir le succès de cette opération. Hamadou Mamoudou, Directeur de la Fenêtre Islamique d’Afriland First Bank, a détaillé les responsabilités de l’institution : « Il nous revient de recevoir les fonds, sélectionner les entreprises éligibles, procéder aux financements selon les principes de la finance islamique, assurer le suivi et le reporting, et enfin, recouvrer les financements pour assurer le remboursement de la ligne. »
Cette approche novatrice, alliant finance conventionnelle et islamique, pourrait bien devenir un modèle pour d’autres pays africains cherchant à stimuler leur économie post-pandémie.
Un impact durable sur l’économie camerounaise
L’importance de cette initiative va bien au-delà du simple aspect financier. Comme l’a souligné le Ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, lors de son allocution : « Ce financement est en parfaite adéquation avec les hautes directives du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, en matière d’accompagnement du secteur privé, moteur essentiel de la croissance. »
En effet, les PME représentent plus de 90% du tissu économique national camerounais. Leur renforcement est donc crucial pour la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la diversification de l’économie. Cette ligne de financement devrait permettre aux entreprises bénéficiaires de moderniser leurs équipements, d’acquérir des matières premières et de relancer leurs activités dans un contexte post-COVID.
De plus, ce projet s’inscrit parfaitement dans la Stratégie Nationale de Développement (SND30) du Cameroun, qui vise à accélérer la transformation structurelle de l’économie et à consolider la politique d’import-substitution prônée par le gouvernement.
Perspectives et défis pour l’avenir
Si l’enthousiasme autour de cette initiative est palpable, des défis importants restent à relever. La sélection équitable des entreprises bénéficiaires, la gestion transparente des fonds et le suivi rigoureux des projets financés seront cruciaux pour garantir le succès à long terme de ce programme.
Néanmoins, l’optimisme reste de mise. Comme l’a déclaré le Directeur Général d’Afriland First Bank lors de la cérémonie : « Ensemble, nous posons aujourd’hui une pierre importante dans la reconstruction de notre économie et dans l’avenir de nos PME. Je reste persuadé que les résultats que nous atteindrons dépasseront nos attentes initiales. »
Cette initiative pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire économique du Cameroun, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de financement à des conditions abordables pour les PME du pays. Elle témoigne également de la capacité du Cameroun à mobiliser des partenariats internationaux innovants pour soutenir son développement économique.
Alors que le pays se tourne résolument vers l’avenir, cette injection de 13,5 milliards de FCFA dans son économie apparaît comme un véritable souffle d’espoir pour les entrepreneurs camerounais. Reste maintenant à transformer cet espoir en réalité tangible pour les milliers de PME qui forment l’épine dorsale de l’économie nationale.
