(Investir au Cameroun) – En 2024, le bénéfice global tiré des opérations de crédit-bail par les banques et institutions financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) – Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA – a reculé de 47,6 % en glissement annuel. Selon le rapport 2024 de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), cette contraction des marges sur ce segment de financement des entreprises a été principalement portée par le Cameroun.
La Cobac précise : « La marge sur opérations de crédit-bail (1 % du PNB) s’établit à 10,2 milliards de FCFA, en baisse de 9,2 milliards de FCFA (soit -47,6 %) par rapport à l’année précédente à la même date. Cette baisse est principalement observée auprès des banques du Cameroun (-12,9 milliards de FCFA, soit -73,6 %) ». Autrement dit, au Cameroun, les opérateurs de crédit-bail n’ont dégagé en 2024 que 4,6 milliards de FCFA de marges, contre 17,5 milliards de FCFA en 2023.
Ce repli traduit un net ralentissement de l’activité de crédit-bail dans le pays. Ce mécanisme permet de financer l’outil de production des entreprises, avec la particularité que l’exploitation de cet outil sert à rembourser, par traites, le financement accordé, majoré des intérêts convenus.
Un marché au potentiel encore largement sous-exploité
Malgré ce coup d’arrêt conjoncturel, les spécialistes considèrent que le crédit-bail dispose d’un potentiel encore largement non exploité au Cameroun. L’Association camerounaise du crédit-bail (Camlease) évalue ce potentiel de marché à 400 milliards de FCFA. Dans les faits, le volume effectivement réalisé atteignait 125 milliards de FCFA en 2016, contre 45 milliards de FCFA en 2009, selon l’Institut national de la statistique (INS).
Sur la période 2018–2021, ce marché a représenté 134 milliards de FCFA, d’après Afriland First Bank, l’un des pionniers de cette activité au Cameroun via sa filiale Africa Leasing Company, finalement absorbée en 2017. Ces chiffres mettent en évidence un développement réel mais encore éloigné des estimations de potentiel avancées par les professionnels du secteur.
BRM
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