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Viandes : la production du Cameroun recule de 36,46 % à 172 910 tonnes en 2025


(Investir au Cameroun) – Après une baisse de 23 % en 2024, la production de viandes est à nouveau en recul en 2025. Dans son discours de politique générale, le 26 novembre 2025 à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a annoncé une production globale de 172 910 tonnes de viandes en 2025. Cette quantité a diminué de 63 050 tonnes, soit 36,46 %, par rapport aux 235 960 tonnes enregistrées en 2024 par le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia).

Ce repli marqué sur deux années consécutives traduit un affaiblissement de l’offre nationale, alors même que les besoins de consommation restent élevés, avec des implications directes pour les marchés et la sécurité alimentaire.

Dans le détail, l’élevage bovin reste en tête avec une production de 68 902 tonnes de viande. Il est suivi par la viande de volaille (38 914 tonnes), la viande porcine (27 914 tonnes), la viande caprine (21 249 tonnes) et la viande ovine (15 931 tonnes).

À l’observation, la baisse est générale sur l’ensemble des filières. Elle est particulièrement marquée pour la filière bovine, qui enregistre une diminution de 25 398 tonnes en 2025 par rapport à une production de 94 300 tonnes en 2024. Cette contraction affecte une filière centrale pour l’approvisionnement des marchés urbains comme pour les revenus des éleveurs.

Les facteurs à l’origine de cette baisse généralisée ne sont pas détaillés par le chef du gouvernement dans son discours. Cependant, selon les acteurs du secteur, la situation s’explique en partie par la dégradation des pâturages et le tarissement des points d’abreuvement dans les principaux bassins de l’élevage bovin du septentrion (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord).

À ces contraintes climatiques et environnementales s’ajoutent l’insécurité et le vol de bétail, qui pèsent sur les troupeaux et freinent les perspectives de production animale. Ces risques combinés limitent les capacités d’investissement des éleveurs et réduisent la reconstitution des cheptels.

Face à cette contreperformance, l’État et les acteurs du secteur cherchent à stimuler la production par plusieurs initiatives. Le gouvernement ambitionne de construire le Centre national de production de la semence animale à Wakwa, dans la région de l’Adamaoua. Cette infrastructure doit permettre de produire chaque année plus de 500 000 doses de semences bovines et 300 embryons, afin d’améliorer génétiquement les troupeaux et d’augmenter la productivité.

De son côté, le Conseil de l’interprofession bovine du Cameroun (Cibovic), en partenariat avec le groupe brésilien Tace, est en voie d’injecter 128 milliards FCFA dans la construction d’un marché régional ultramoderne de 20 000 têtes de bétail à Douala et Édéa, dans la région du Littoral. Le projet prévoit également l’introduction de 100 000 vaches destinées à l’insémination dans les localités de Tcheré, Meïganga, Ngaoundal et Touboro, situées dans le septentrion.

Ces chantiers combinent infrastructures de marché, amélioration génétique et expansion du cheptel, avec l’objectif de stabiliser puis de relancer la filière bovine et, au-delà, l’ensemble de la production de viandes.

Frédéric Nonos

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