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Pipeline Tchad–Cameroun : 20,3 milliards FCFA de transit au 1er semestre 2025, un rendement limité


(Investir au Cameroun) – Selon la revue de l’exécution du budget de l’État à fin juin 2025, les droits de transit pétrolier ont généré 20,3 milliards de FCFA au premier semestre, pour un objectif annuel de 78,6 milliards de FCFA. Le taux de réalisation s’établit ainsi à 25,8 %, un niveau jugé modeste à mi-parcours. Un an plus tôt, à la même période, ces recettes atteignaient 19,8 milliards de FCFA, soit une progression limitée d’environ 2,5 % sur un an.

Dépourvu de façade maritime, le Tchad dépend du pipeline Tchad–Cameroun (1 080 km) pour exporter son pétrole brut. Pour le Cameroun, le droit de transit constitue une source de revenus de plus en plus stratégique pour le Trésor public. À ce jour, pour chaque baril transporté, le pays perçoit une redevance de 1,321 dollar. Ce montant a été relevé à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie : initialement fixé à 0,41 dollar, il a été réajusté à la demande du Cameroun en 2013, puis de nouveau en 2018, au terme de négociations.

L’avenant signé le 29 octobre 2013 prévoit que cette redevance soit révisée tous les cinq ans, en fonction du taux d’inflation moyen enregistré au Cameroun. Selon ce mécanisme, une nouvelle revalorisation devait intervenir à partir du 1er octobre 2023. Jusqu’ici, aucune information n’a filtré sur une éventuelle revalorisation du droit de transit, alors même que les recettes restent en retrait par rapport à la trajectoire annuelle.

Cette manne financière pourrait toutefois s’accroître si le Niger concrétise enfin son projet d’exporter son brut via le pipeline Tchad–Cameroun, en gestation depuis 2012. La relance du dossier par Niamey ouvre la perspective d’un flux supplémentaire de pétrole le long de l’oléoduc, potentiellement renforçant les revenus de transit du Cameroun.

À ce stade, le rendement des droits de transit apparaît donc doublement contraint : par un volume encore insuffisant au regard des objectifs budgétaires, et par l’absence de revalorisation connue de la redevance. L’arrivée du brut nigérien et une clarification du cadre tarifaire conditionneront, dans les prochains mois, la capacité de cette infrastructure stratégique à devenir un véritable amortisseur pour les finances publiques camerounaises.

Amina Malloum

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