(Investir au Cameroun) – Selon le Système d’information des filières (SIF), piloté par l’Office national du cacao et du café (ONCC), les prix du kilogramme de fèves de cacao au port de Douala ont oscillé entre 2 000 et 2 300 FCFA/kg le 25 novembre 2025. Ce niveau traduit une baisse de 100 à 300 FCFA/kg en neuf jours, après le repli plus marqué de 500 à 600 FCFA/kg enregistré le 4 novembre 2025.
Les prix portuaires étant étroitement corrélés aux prix bord champ, cette décote se répercute directement sur la rémunération des cacaoculteurs. D’après les informations recueillies auprès des producteurs, le prix du kilogramme est tombé à 1 500 FCFA ces derniers jours dans certains bassins de production, alors qu’il se situait à plus de 2 000 FCFA depuis l’ouverture de la campagne 2025-2026 en août dernier.
Cette nouvelle baisse intervient au moment où les producteurs espéraient, à l’approche de la fin des pluies, une remontée plus nette des prix après plusieurs semaines de progressions modestes. Traditionnellement, l’assèchement des pistes en fin de saison pluvieuse permet d’annuler les décotes appliquées par les acheteurs pour compenser les surcoûts logistiques. La configuration actuelle menace de neutraliser cet effet saisonnier favorable et de contrarier les prévisions de campagne annoncées par le gouvernement.
En effet, les pouvoirs publics camerounais tablent sur des prix moyens aux producteurs compris entre 3 200 et 5 400 FCFA/kg durant la saison cacaoyère 2025-2026. Les signaux envoyés par le marché, tant au niveau local qu’international, mettent désormais fortement à l’épreuve cette hypothèse, jugée optimiste au regard de la dynamique récente des cours.
À l’international, plusieurs analystes du marché des matières premières anticipent un excédent de la production mondiale de cacao d’environ 186 000 tonnes au cours de la saison en cours. Un surplus de cette ampleur exerce une pression baissière sur les cours internationaux, avec des répercussions directes sur les prix domestiques. Cette situation illustre la grande vulnérabilité des revenus agricoles à une conjoncture internationale défavorable.
BRM



