Dans un contexte explosif où circulent chaque jour des rumeurs plus folles les unes que les autres, une déclaration publiée sur la page Facebook de l’écrivaine Calixthe Beyala affirme que « le président Issa Tchiroma est en sécurité » et qu’il travaille déjà à la formation de son gouvernement. Cette précision, tombée comme un éclair ce mercredi, intervient alors que plusieurs personnalités de l’opposition sont annoncées traquées, portées disparues ou en fuite. « On entend tout et n’importe quoi dehors… il fallait clarifier », souffle un sympathisant joint à Douala. Mais cette sortie suffit-elle à calmer les inquiétudes d’une population suspendue à chaque annonce ?
Tchiroma se dit « en sécurité » et déjà tourné vers l’après-crise
D’après la publication relayée par Calixthe Beyala, Issa Tchiroma Bakary — qui s’est autoproclamé président après le scrutin contesté d’octobre 2025 — travaille activement à la mise en place d’un futur gouvernement.
Le message insiste sur deux points :
✔ Il n’est ni arrêté, ni menacé physiquement.
✔ Il se consacre à la préparation de sa future équipe dirigeante.
Cette sortie vise clairement à couper court aux rumeurs persistantes sur sa localisation. Depuis une semaine, des messages contradictoires circulaient sur les réseaux : certains le disaient caché, d’autres en fuite, ou même neutralisé.
Un proche confie, sous anonymat :
« Le président sait que la situation est tendue, mais il avance. On ne peut pas diriger un pays en se laissant distraire. »
Cette volonté de projeter l’image d’un leader serein relève aussi d’une stratégie politique : montrer que malgré la pression, la machine FSNC reste active.
Un climat politique instable qui alimente les spéculations
Depuis l’élection contestée du 12 octobre 2025, le Cameroun vit dans une tension permanente. Arrestations ciblées, coupures d’informations, mouvements militaires sporadiques : le terrain politique ressemble à une poudrière.
Dans ce contexte, les figures de l’opposition sont devenues des cibles. Les informations autour d’elles sont souvent floues, exagérées ou volontairement trafiquées.
C’est dans ce brouillard que la déclaration autour de Tchiroma tente d’exister.
Le FSNC soutient que son leader prépare « une transition nationale basée sur la reconstruction et le retour à la vérité des urnes ».
Pour ses militants, cette communication est un souffle d’air :
« On avait peur que quelque chose de grave lui soit arrivé. Là au moins, on respire un peu », témoigne une jeune activiste à Yaoundé.
Mais les sceptiques s’interrogent :
Le message est-il authentique ?
Tchiroma agit-il réellement librement ?
Ou s’agit-il d’une communication contrôlée, pour éviter la panique dans son camp ?
Autant de questions auxquelles personne n’a encore de réponse claire.
Un avenir politique encore flou, mais une base mobilisée
La publication vise aussi à montrer que le projet politique d’Issa Tchiroma ne s’est pas arrêté avec les violences post-électorales.
Son entourage évoque déjà :
– une équipe gouvernementale en préparation,
– un programme d’urgence pour « sauver les institutions »,
– des consultations discrètes avec des alliés régionaux,
– une stratégie médiatique calibrée.
Rien n’indique encore s’il a les moyens réels de mettre en œuvre ces ambitions. Mais ce discours entretient l’idée d’une alternative politique encore vivante — un message destiné aux partisans comme aux indécis.
CONCLUSION
La déclaration rassurante autour d’Issa Tchiroma arrive à un moment critique, alors que l’incertitude politique n’a jamais été aussi forte.
Reste une interrogation majeure : cette communication annonce-t-elle un retour offensif de Tchiroma, ou n’est-elle qu’un message de survie politique dans un climat imprévisible ?



