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Tempête autour d’Eto’o ► Crise au sommet


L’élimination du Cameroun de la course au Mondial 2026 a déclenché une onde de choc dans tout le pays. Pour de nombreux supporters, cette débâcle n’est pas une simple contre-performance sportive : elle symbolise l’effondrement d’un système déjà fragilisé par les polémiques entourant Samuel Eto’o et la gestion de la Fécafoot. À Yaoundé comme à Douala, les réactions fusent. « On ne peut pas continuer comme ça, ce n’est pas du jeu ! », souffle un fan dépité rencontré à Bonamoussadi. Entre accusations de mauvaise gouvernance, interrogations financières et perte de confiance populaire, une question brûle désormais les lèvres : comment en est-on arrivé là ?

Éto’o au centre des critiques : un échec sportif annoncé

La sortie des Lions face à la RDC a mis en lumière des fragilités déjà visibles depuis plusieurs années.
Depuis 2021, plusieurs voix pointent :

  • l’instabilité chronique des staffs,
  • les conflits internes entre fédération et sélection,
  • l’absence de politique de formation durable,
  • des choix controversés lors des compétitions majeures.

Pour un ancien entraîneur de Ligue 1, contacté par 237online.com, « l’élimination n’est pas une surprise… elle était pratiquement écrite depuis un moment ».

Cette défaite agit donc comme un révélateur : la maison football camerounaise vacillait déjà bien avant le match.

Fécafoot : une gestion contestée et un climat de méfiance

Au-delà du terrain, c’est la gouvernance même de la Fécafoot qui alimente la colère.
Entre tensions institutionnelles, accusations diverses et communication brouillée, l’atmosphère s’est dégradée.

Plusieurs acteurs du football évoquent, sous anonymat, une centralisation excessive des décisions, une pression interne permanente et un environnement décrit comme « lourd », ce qui compliquerait le travail des équipes techniques.

Les clubs, eux, dénoncent régulièrement :

  • des subventions tardives,
  • un manque de transparence,
  • des décisions jugées unilatérales.

Les supporters parlent même d’un « football pris en otage », expression qui revient souvent sur les réseaux.
À mesure que les frustrations montent, la confiance, elle, semble s’effriter.

Un football local à l’agonie selon plusieurs acteurs

Sur le terrain local, les problèmes sont tout aussi visibles :

  • stades délabrés,
  • championnats souvent interrompus,
  • clubs en quasi-faillite,
  • manque de formation structurée.

De nombreux joueurs de MTN Elite 1 témoignent discrètement de salaires impayés, de conditions d’entraînement difficiles et d’une absence de perspectives.
Un capitaine d’Elite 2 confie : « On aime le maillot, mais on ne peut pas tout supporter, frère ».

Pour les observateurs, la crise actuelle dépasse largement la personnalité de Samuel Eto’o : elle révèle un système affaibli, incapable d’accompagner une discipline censée rassembler le pays.

Vers une recomposition du football camerounais ?

L’élimination du Mondial a relancé le débat sur l’avenir de la Fécafoot et la nécessité d’une refonte globale.
Parmi les pistes évoquées dans les milieux sportifs :

  • un audit complet des structures,
  • une meilleure séparation des pouvoirs entre fédération et ministère,
  • un système de formation modernisé,
  • des règles de gouvernance plus strictes.

Certaines personnalités, comme le député Etoke Jean Alain, appellent à « remettre le football au centre et les egos au second plan ».

La tempête autour de Samuel Eto’o n’est pas qu’une affaire de personnes : elle traduit le malaise profond d’un football en perte de repères. Entre désillusions sportives, tensions internes et attentes immenses d’une population passionnée, les défis sont colossaux.
Une question, simple mais cruciale, demeure : le Cameroun saura-t-il transformer cette crise en chance pour rebâtir un football digne des Lions Indomptables ?



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