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Liberté d’entreprendre au Cameroun ► Analyse choc du PDC


Le communiqué du ministère du Commerce publié le 7 novembre 2025 a fait bondir plus d’un jeune entrepreneur : malgré un discours séduisant sur la « liberté d’entreprendre », aucune mesure concrète, aucun budget, aucun calendrier n’accompagnent l’annonce. Ce décalage a poussé le Parti des Démocrates Camerounais (PDC) à réagir avec une analyse musclée, dénonçant un « effet d’annonce sans substance » et un système où « tout descend d’en haut » 09_11_2025_Réponse_ministre_Co…. « On ne peut pas bâtir l’avenir d’un pays avec des slogans », a confié un jeune promoteur à Yaoundé. Le gouvernement peut-il encore convaincre ?

Un communiqué qui répète le discours officiel, sans plan réel

Selon le PDC, le texte publié par le ministère est avant tout une reprise disciplinée des « Hautes Directives » du chef de l’État, sans orientation propre, ni cadre opérationnel.
Aucune feuille de route, aucun financement annoncé, aucune mesure d’évaluation : juste une proclamation générale de la « liberté d’entreprendre » 09_11_2025_Réponse_ministre_Co….

Le PDC, lui, propose une alternative claire : une gouvernance économique participative, incluant la transformation du Conseil économique, social et environnemental en organe consultatif obligatoire avant toute réforme sensible.

Liberté d’entreprendre : un concept proclamé, rarement appliqué

Le ministère invite les jeunes à profiter des opportunités de la ZLECAF. Mais sur le terrain, les obstacles sont bien connus :

  • financement inaccessible,
  • infrastructures défaillantes,
  • clientélisme et réseaux d’influence,
  • bureaucra­tie écrasante

Même les lois de 2015 et 2016, évoquées dans le communiqué, n’ont jamais été appliquées comme prévu. Le PDC rappelle qu’elles restent méconnues du public, preuve que l’État annonce beaucoup, mais implémente peu.

Le parti propose une solution concrète :
👉 un guichet unique numérique national, entièrement dématérialisé et adossé à un système d’open data économique.

Des jeunes livrés à eux-mêmes : l’entrepreneuriat comme alibi politique ?

Dans son texte, le PDC critique fermement la tendance du gouvernement à présenter l’entrepreneuriat comme la solution miracle au chômage, alors même que l’État n’offre ni financement, ni formation, ni justice économique fiable.

Le témoignage d’un bénéficiaire de programme entrepreneurial cité par le PDC résume l’impasse :

« Sans financement supplémentaire, il est difficile d’acquérir davantage de matières premières… »

Pour le PDC, la « liberté d’entreprendre » risque ainsi de devenir un simple alibi politique, destiné à déplacer la responsabilité du chômage vers les jeunes eux-mêmes.

Le modèle proposé par le PDC : financer, former, accompagner

Le programme du PDC s’appuie sur trois piliers concrets :

✔ Une Banque publique de développement local

Spécialisée dans le financement des TPE, PME et coopératives territoriales.

✔ Un Fonds national de garantie

Pour réduire les inégalités régionales d’accès au capital.

✔ Une politique de formation professionnelle courte et adaptée

Label “Maître d’apprentissage”, reconversions rapides, incubateurs régionaux.

Là où « le pouvoir actuel proclame », résume le PDC, le parti entend construire….

La réaction du PDC met en lumière un fossé inquiétant entre le discours gouvernemental et les réalités économiques du pays. Entre infrastructures défaillantes, financements inaccessibles et absence d’un État stratège, la « liberté d’entreprendre » semble encore loin d’être une réalité pour la jeunesse camerounaise.
Reste une question essentielle : les prochaines réformes seront-elles enfin concrètes… ou une nouvelle couche de vernis sur un modèle essoufflé ?



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