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Scandale Soacam Cameroun ► Enlèvement choc d’Aladji Bahia


Plus de 200 camions menacés de paralysie et un homme d’affaires arraché à son véhicule en pleine rue. La scène, survenue ce jeudi soir au quartier Camp Chinois à Garoua, a sidéré les riverains. Selon plusieurs témoins, Aladji Bahia, milliardaire bien connu et patron de la Soacam, a été interpellé violemment par des hommes en tenue venus, affirment-ils, « arrêter son fils » soupçonné d’avoir aidé Issa Tchiroma Bakary à quitter le pays. « On n’avait jamais vu ça ici, vraiment ce n’est pas du jeu », souffle un habitant encore choqué. Que cache cette affaire explosive qui mêle politique, commerce stratégique et coup de force sécuritaire ?

Un enlèvement brutal qui fait trembler Garoua

D’après les premières informations recueillies à Garoua, l’intervention des forces de défense a provoqué une véritable émeute improvisée. Les habitants, surpris par la violence de la scène, ont tenté de s’interposer, obligeant les militaires à tirer en l’air pour disperser la foule.

Les éléments déployés affirment être venus interpeller le fils du milliardaire, présenté comme un soutien logistique supposé à Issa Tchiroma dans sa fuite présumée du territoire. L’homme n’était pas présent, mais les forces ont tout de même embarqué son père, Aladji Bahia, provoquant colère et incompréhension.

Le quartier Camp Chinois a rapidement été quadrillé par gendarmes et policiers, certains procédant même à l’interpellation de fidèles sortant de la mosquée. Une situation jugée « excessive » par plusieurs témoins.

Une affaire Soacam aux répercussions nationales ?

Le nom Soacam, géant du transport agro-alimentaire, n’est pas anodin dans cette affaire.
Selon des sources internes, l’entreprise contrôlée par la famille Bahia alimente une grande partie du Sud du Cameroun, notamment en denrées essentielles : riz, farine, huile, sucre, maïs, bétail…

La société disposerait de plus de 200 camions, capables de transporter quotidiennement des milliers de tonnes de produits vers :

  • le Centre,
  • le Littoral,
  • l’Ouest,
  • le Sud.

Une interruption même temporaire de cette flotte pourrait provoquer :

  • flambée des prix sur les marchés,
  • pénuries localisées,
  • tensions dans la chaîne logistique nationale.

« Si les camions ne descendent plus, vraiment les ménages vont pleurer », confie un grossiste rencontré à Bafoussam. La menace n’est pas à prendre à la légère.

Un contexte politique inflammable

Cette interpellation musclée survient en plein climat post-électoral tendu, où chaque mouvement sécuritaire est scruté comme un possible acte politique. Le nom d’Issa Tchiroma Bakary, figure centrale de la contestation, réapparaît ici à travers un soupçon d’aide à la fuite.

Plusieurs analystes que nous avons interrogés s’inquiètent :
« On a l’impression que la chasse aux soutiens présumés s’étend désormais aux milieux économiques. C’est dangereux pour la stabilité du pays. »

L’interpellation d’Aladji Bahia ouvre une brèche inquiétante dans l’équilibre fragile du Cameroun post-électoral. La Soacam, acteur clé de l’approvisionnement national, se retrouve prise dans un tourbillon politico-sécuritaire aux conséquences potentiellement graves pour des millions de ménages.



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