(Investir au Cameroun) – Les autorités camerounaises ont retiré, le 22 octobre, le pavillon national au navire « Freedom 7 », accusé de « pêche illicite ». Selon un document du ministère des Transports consulté par Investir au Cameroun, ce bâtiment opérait sous pavillon camerounais depuis 2021.
D’après plusieurs organisations internationales de lutte contre la pêche illicite, le « Freedom 7 » — construit en 1973 par un chantier japonais — a changé de nom à 15 reprises et appartient aujourd’hui à une société basée à Hong Kong. Fiché depuis 2006 pour ses activités illégales, il a alterné pavillons (Panama, Cambodge, Togo, Tanzanie, etc.) et a été repéré récemment au port de Shidao (Chine) en arborant le pavillon camerounais, alors même qu’il figure sur la liste européenne des navires signalés pour activités illicites.
Cette décision intervient dans un contexte de vigilance accrue. Régulièrement pointé pour sa complaisance dans l’attribution du pavillon, le Cameroun a reçu un « carton rouge » de l’Union européenne en 2023 pour sa négligence dans la lutte contre la pêche illicite. Depuis, le pays s’efforce de redorer son pavillon : en août, un autre navire battant pavillon camerounais avait déjà été radié pour activités illégales en mer.
Analyse. La radiation du « Freedom 7 » s’inscrit dans une stratégie de crédibilisation du pavillon camerounais après les sanctions européennes. L’enjeu dépasse le seul retrait de pavillon : il suppose un filtrage plus strict des immatriculations, la coopération avec les bases internationales de navires à risque et un contrôle effectif en mer et dans les ports afin de tarir l’« itinérance de pavillon » des braconniers industriels.
Ludovic Amara
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