Plus de quinze régions surveillées, plusieurs villes encore sous tension après les contestations post-électorales, et une opinion publique partagé entre espoir et prudence. C’est dans ce climat sensible que Paul Biya a prêté serment pour son neufième mandat, ce 6 novembre 2025. Lors de son discours, le Chef de l’État a clairement placé la sécurité nationale et la stabilité politique au cœur des priorités, tout en appelant à l’« unité », au « civisme » et à « la responsabilité collective ». Mais derrière les mots, beaucoup se demandent : quelles actions concrètes verrons-nous sur le terrain ?
La sécurité, « condition de tout progrès »
Au cours de son allocution, Paul Biya a rappelé que la paix reste la base de tout développement :
« Pour avancer, notre pays doit continuer de vivre en paix et dans la stabilité. »
Le message vise à rassurer face :
- aux tensions politiques récentes,
- aux mouvements de contestation dans plusieurs villes,
- mais aussi aux défis sécuritaires persistants dans certaines zones du pays.
Face à cela, le gouvernement assure que les forces de défense resteront mobilisées « pour protéger les citoyens, leurs biens, et l’intégrité du territoire ».
Appel au calme et à l’unité nationale
Dans les rues de Yaoundé et Douala, la population observe la situation avec attention.
Une commerçante du marché Central confie :
« On veut juste la paix. Que les choses se calment. On a trop souffert des tensions. »
La jeunesse, elle, reste partagée entre patience et scepticisme.
Dans les campus, on entend souvent :
« La stabilité, oui. Mais la stabilité ne doit pas être synonyme d’immobilisme. »
L’appel à l’apaisement est clair, mais l’attente d’ouverture politique l’est tout autant.
La sécurité n’efface pas les enjeux sociaux
Si la paix est la priorité, le Chef de l’État a également évoqué :
- l’emploi des jeunes,
- l’accès à l’eau et à l’énergie,
- la modernisation agricole,
- et la lutte contre la corruption.
Autant de défis que beaucoup jugent aussi urgents que la sécurité.
Selon un enseignant de l’Université de Dschang :
« La sécurité est importante, mais elle doit s’accompagner d’un mieux-être social, sinon la frustration reste vive. »
Le discours de prestation de serment pose un cadre : paix, stabilité, continuité.
Mais la population camerounaise, lucide et attentive, attend désormais des signes concrets.
La question reste entière :
Ce nouveau mandat saura-t-il traduire l’appel à la stabilité en progrès visible pour tous ?



