Dangote Cement Cameroun ► Alerte chute historique


La chute est brutale : –9,3 % de ventes en neuf mois pour Dangote Cement Cameroun. Un chiffre qui, derrière sa froideur, révèle une crise profonde au sein de la cimenterie installée à Douala. « On tourne souvent à moitié de la capacité. Les fours s’arrêtent certains jours. Ce n’est plus comme avant », confie sous anonymat un ingénieur rencontré près du port autonome. Dans les couloirs de l’usine, l’inquiétude est palpable : la baisse de production, la concurrence et le ralentissement des chantiers publics menacent la viabilité même du site.
Jusqu’où cela peut-il aller ? La question hante désormais tout le secteur du bâtiment.

Un marché saturé, une production en recul : l’équation impossible

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La cimenterie de Dangote à Douala, dotée d’une capacité de 1,5 million de tonnes par an, n’a produit que 927 300 tonnes entre janvier et septembre 2025.
À la même période en 2024, elle dépassait déjà le million de tonnes.

La situation est aggravée par trois facteurs majeurs :

  • Le ralentissement des travaux publics après la crise électorale
  • L’explosion de la concurrence, notamment Cimencam, Cimaf, Mira et les nouvelles unités chinoises
  • La saturation du marché, désormais estimé à 8 millions de tonnes de demande, pour 12,8 millions de tonnes de capacité installée

👉 En clair :
Le Cameroun produit aujourd’hui beaucoup plus de ciment qu’il n’en consomme.
Et dans ce type de marché, les plus fragiles s’étouffent en premier.

Pression financière et risque de fermeture : le scénario que redoutent les salariés

Dans l’usine de Bonabéri, les rumeurs circulent :

« Si les machines s’arrêtent complètement, ce sera le chômage pour des centaines de familles », souffle un cadre du service maintenance.

Les spécialistes l’affirment :

  • La baisse de volume entraîne une chute du chiffre d’affaires
  • Les coûts fixes restent élevés (énergie, maintenance, logistique portuaire)
  • Le seuil de rentabilité n’est plus garanti

Dans certains pays, Dangote a déjà procédé à des arrêts techniques prolongés dans le passé lorsque la profitabilité devenait incertaine.
Les employés camerounais craignent d’être les prochains.

Un marché national à la dérive ?

Le secteur du ciment, autrefois symbole de développement, se retrouve dans un cycle inversé :

  • Les routes et infrastructures avancent lentement
  • Les promoteurs immobiliers attendent
  • Les investissements privés stagnent
  • Les prix en boutique restent élevés malgré la surproduction

➡️ Une contradiction que vivent les ménages chaque jour.
➡️ Et un signal d’alarme pour la stratégie industrielle du Cameroun.

La situation de Dangote Cement Cameroun dépasse la simple baisse de ventes.
Elle révèle les limites d’un marché devenu trop étroit, trop dépendant de l’État, trop vulnérable aux crises politiques.

Faudra-t-il attendre une fermeture pour réagir ?



Source link

View Kamer

FREE
VIEW