Prestation de serment Cameroun ► « I do so swear »


53,66 % : c’est le score officiellement attribué à Paul Biya avant sa prestation de serment au Cameroun, prévue le 6 novembre 2025. Dans sa chronique diffusée sur le Poste national de la CRTV, le journaliste-éditorialiste Télesphore Mba Bizo a choisi une formule forte : « I do so swear » – « Je le jure ». Pour lui, ces mots séparent l’homme de la fonction et engagent le chef de l’État devant la loi et le peuple. « Le serment est le souffle de l’État », martèle-t-il. Mais au-delà du cérémonial, que dit vraiment ce moment sur la légitimité, le bilinguisme officiel et les attentes très concrètes des Camerounais ?

Le sens politique d’une prestation de serment au Cameroun

Mba Bizo le rappelle : le serment fonde l’autorité. Le président affirme fidélité à la Constitution, promet de protéger les droits et d’agir pour le bien commun. En clair, l’arbitraire est proscrit, la redevabilité est posée. Dit en anglais, « I do so swear » inscrit la cérémonie dans un dialogue international, tout en résonnant chez nous comme un contrat moral : la parole engage, ici et maintenant.

Le chroniqueur souligne aussi la frontière entre individu et institution : une fois le serment prononcé, « le Président s’efface derrière l’État ». Ça, ce n’est pas du jeu : chaque décision devra coller au texte et à l’intérêt général, pas à l’humeur du moment.

« I do so swear » : un test de bilinguisme réel

Autre angle fort : le bilinguisme. La formule anglaise n’est pas une simple traduction d’ornement ; elle porte, selon Mba Bizo, la même valeur juridique et symbolique que le français. La prestation de serment au Cameroun devient alors un marqueur d’égalité entre nos deux langues officielles. Message clair aux institutions : de la Justice à l’Administration, l’anglais ne doit plus être vécu comme un sous-titrage, mais comme langue d’émission des actes publics.

Sur le terrain, ça doit se voir : documents, affichages, services au public… « I do so swear » ne vaut pas qu’au micro de la CRTV, il doit irriguer la pratique quotidienne. Sinon, on ne mange pas ça au quartier.

Légitimité chiffrée et attentes sociales

Le rappel du 53,66 % replace la cérémonie dans son contexte : une présidentielle à un tour où 50 % + 1 voix sacre le vainqueur. Reste à transformer cette légitimité en progrès palpables : sécurité, coût de la vie, routes, emploi des jeunes. « Chaque vote est un message qu’il faut capitaliser », insiste Mba Bizo. Autrement dit : corriger ce qui freine, amplifier ce qui marche, communiquer sans langue de bois.

Derrière la solennité, « I do so swear » est un rappel à l’ordre : droit, bilinguisme effectif et résultats mesurables. Si la prestation de serment ouvre un nouveau cycle, elle ouvre surtout un compte à rebours de promesses à tenir. Selon vous, quelles priorités doivent être actées dès les 100 premiers jours ?



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