Un dossier foncier longtemps tu a étouffé refait surface avec force. Plus de 60 familles autochtones Yemveng du quartier Ngoa-Ekellé exigent la restitution de 7 hectares de terres actuellement occupés par l’Ambassade de France à Yaoundé.
Selon le Chef traditionnel Sa Majesté Alima Ntsama, l’occupation du site se ferait depuis des décennies pour un bail symbolique d’1 franc par an, hérité de la période coloniale.
« La terre appartient à nos ancêtres. Nous ne voulons pas de conflit, seulement la justice », affirme-t-elle avec émotion.
Mais cette revendication peut-elle réellement modifier l’équilibre diplomatique entre Paris et Yaoundé ?
🌍 Une revendication foncière chargée d’histoire
L’affaire remonte à la fin des années 1950, lorsque la France obtient un bail sur le plateau d’Atémengué, un site stratégique de 70 000 m², à proximité :
- du Ministère de la Défense,
- du Quartier Général,
- et de plusieurs institutions de souveraineté.
À l’époque, la construction d’une résidence diplomatique n’était qu’une solution temporaire.
Mais au fil des années, l’occupation est devenue permanente, sans indemnisation claire, selon les communautés locales.
« On ne peut pas louer la terre d’un peuple à 1 franc. Ça n’existe nulle part. Nous ne sommes pas des étrangers chez nous », martèle une habitante rencontrée au pied du site.
🔥 Une mobilisation identitaire et souverainiste
Dans plusieurs villages urbains de Yaoundé, les discussions sont tendues.
Pour les Yemveng, ce terrain est à la fois mémoire, identité et héritage.
Sa Majesté Alima Ntsama parle de “spoliation prolongée” :
« Nous avons été patients pendant 50 ans. Maintenant, nous demandons simplement le respect. »
Certains leaders communautaires envisagent de porter l’affaire devant la Commission Nationale du Domaine et du Cadastre, voire devant des instances africaines ou onusiennes de médiation culturelle.
👉 Cette revendication intervient dans un contexte où les questions de souveraineté sont particulièrement sensibles au Cameroun.
🏛️ Quels impacts sur les relations Cameroun – France ?
Le dossier est délicat.
La France considère ces infrastructures comme stratégiques pour sa présence diplomatique dans la sous-région.
De son côté, la communauté autochtone estime que le Cameroun ne doit plus maintenir des accords issus du rapport colonial.
Entre les lignes, c’est une question plus profonde qui se pose :
À qui appartient la capitale ?
Et derrière cette interrogation, un enjeu encore plus existentiel :
Jusqu’où un peuple peut-il accepter de perdre ses espaces de mémoire ?
La revendication des 7 hectares d’Olezoa ouvre un débat national sur la souveraineté foncière, la dignité et la mémoire collective.
Mais une question demeure, et elle est frontale :
👉 Le Cameroun exigera-t-il officiellement la rétrocession du site ?
Ou cette bataille restera-t-elle portée uniquement par les voix traditionnelles ?

