Crise post-électorale Cameroun ► Arrestations choc


Vingt militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ont été interpellés ces derniers jours dans l’Ouest, notamment à Baham, Dschang et dans le Haut-Nkam, selon un communiqué du parti. L’opposition dénonce une « traque politique » et parle d’« indignité stalinienne » dans un climat de fortes tensions après la présidentielle du 12 octobre. « Ce n’est pas du jeu. On arrête des gens sans raison, juste parce qu’ils ont une opinion », confie une proche d’un détenu, la voix tremblante.
Cette nouvelle vague d’arrestations marque-t-elle un tournant dangereux pour la liberté politique au Cameroun ?

Un climat post-électoral sous haute tension

Dans un communiqué publié le 5 novembre depuis Maroua, le MRC affirme que 20 militants ont été arrêtés sans motif légal valable. Le parti accuse directement certains responsables du RDPC ainsi que des services de sécurité d’orchestrer une stratégie pour « museler toute voix dissidente ».

« Nous n’avons jamais cassé ou brûlé quoi que ce soit. Nous avons toujours déclaré nos manifestations. De quoi le régime a-t-il donc peur ? », rappelle le MRC.

Ces arrestations, selon le parti, s’inscrivent dans une logique d’intimidation politique déjà observée lors des crises précédentes.

Plusieurs familles dénoncent des visites nocturnes, convocations répétées et contrôles à domicile, même pour d’anciens détenus ayant déjà purgé leurs peines.

« Une indignité politique » : le MRC hausse le ton

Harcèlement post-détention et surveillance

Le communiqué évoque un harcèlement continu des militants récemment libérés :
– appels téléphoniques récurrents,
– menaces voilées,
– convocations non justifiées,
– surveillance discrète.

Pour le MRC, ces méthodes « rappellent les régimes les plus autoritaires ».

Entre Yaoundé, Bafoussam et Maroua, certains observateurs parlent même d’un resserrement sécuritaire territorial, visant à empêcher toute mobilisation citoyenne.

« Le Cameroun mérite mieux que la traque de ses propres enfants », écrit le parti.

Les enjeux politiques derrière la crise

La présidentielle du 12 octobre a plongé le pays dans une période d’instabilité et de contestations.
Entre accusations de fraude, appels à la mobilisation, opérations « villes mortes » et contre-communiqués gouvernementaux, le dialogue politique semble rompu.

Les analystes estiment que la peur d’une opposition structurée continue d’alimenter les tensions.

Plus la rue bruisse, plus les arrestations se multiplient.

Cette vague d’interpellations ouvre une nouvelle page de crispation politique dans le pays.
La question désormais est simple, mais cruciale :

Le Cameroun s’oriente-t-il vers l’apaisement par le dialogue, ou vers une confrontation prolongée ?



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