Cameroun – Transporteurs rassurés : les mesures fortes du MINT


Dans un climat post-électoral encore tendu, le gouvernement camerounais tente de désamorcer la colère des transporteurs routiers.
Ce mardi 4 novembre 2025, le ministre des Transports Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè a réuni à Yaoundé les représentants nationaux des syndicats du secteur pour apaiser les tensions et relancer la circulation des personnes et des marchandises.
Objectif : restaurer la confiance après plusieurs jours de blocages liés à la grève et aux troubles sécuritaires.
Mais cette main tendue suffira-t-elle à calmer la grogne des acteurs du transport ?

Le MINT joue la carte du dialogue

Réunis dans la salle de conférences du ministère, les dirigeants syndicaux ont reconnu que le ralentissement des activités de transport observé ces derniers jours était dû à la fois à la peur des violences post-électorales et aux difficultés logistiques.

« Ce n’est pas du jeu, nos chauffeurs craignent pour leur sécurité », a lancé un représentant des transporteurs interurbains de Douala.

Face à ces inquiétudes, le ministre des Transports, visiblement déterminé à ramener la sérénité, a dévoilé une batterie de mesures urgentes.
Parmi elles, la création d’une cellule de veille multisectorielle pilotée directement par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, en coordination avec la Défense, la Sécurité et les Transports.

Sécurité, fluidité et communication : un plan global

L’une des priorités annoncées par le gouvernement est la sécurisation des axes stratégiques.
Les Forces de maintien de l’ordre assureront désormais l’escorte des convois de marchandises, notamment sur les corridors Douala–Ngaoundéré, Douala–Yaoundé et Douala–Ndjamena.
Les produits pétroliers bénéficieront d’une protection spéciale sous la supervision directe des gouverneurs de région.

Autre mesure phare : la suppression temporaire des pesages d’Edea et de certains contrôles routiers jugés excessifs, en particulier ceux effectués par la Gendarmerie et le MINT.

« Nous voulons fluidifier le trafic, pas le freiner », a insisté Jean Ernest Ngallè Bibéhè.

En parallèle, un dispositif de communication harmonisé sera mis en place pour contrer les rumeurs et rassurer les opérateurs économiques.
Des rapports quotidiens seront transmis à la hiérarchie pour suivre l’évolution de la situation sur le terrain.

Un appel à la reprise et à la cohésion nationale

Le ministre a appelé les responsables syndicaux à sensibiliser leurs bases pour une reprise progressive des activités.
Le mot d’ordre est clair : calme, vigilance et patriotisme.

« Les transporteurs sont des acteurs essentiels de la cohésion nationale. Le pays compte sur vous », a-t-il martelé.

Pour nombre d’observateurs, cette sortie du MINT vise à désamorcer le mot d’ordre de grève lancé par Issa Tchiroma Bakary, tout en réaffirmant la volonté du gouvernement de maîtriser la situation.
Les transporteurs, de leur côté, réclament que les promesses se traduisent rapidement en actes.

À l’heure où le Cameroun tente de tourner la page d’une élection mouvementée, le secteur des transports redevient un baromètre du climat social.
Les annonces du ministre Masséna Ngallè Bibéhè marquent une volonté d’apaisement, mais les attentes restent fortes.
👉 Le gouvernement réussira-t-il à restaurer la confiance sur les routes camerounaises avant la fin de la semaine ?



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