« Même s’il dit demain arrêtez, je ne suis pas sûr qu’on va arrêter » – la déclaration glaçante de Souley Onohiolo résonne comme un avertissement sur l’état de la crise post-électorale au Cameroun. Le journaliste chevronné tire la sonnette d’alarme sur les plateaux télévisés : Issa Tchiroma Bakary aurait totalement perdu le contrôle de la machine qu’il a lui-même mise en marche. Avec les villes mortes prévues du 3 au 5 novembre 2025, le spectre des « années charnières » des années 1990 plane dangereusement. Sommes-nous en train de revivre le scénario John Fru Ndi ?
La machine s’emballe, Tchiroma dépassé par les événements
Le constat de Souley Onohiolo fait froid dans le dos. Le journaliste n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il analyse la situation actuelle du pays.
« Je crois que ce qui arrive là dépasse Issa Tchiroma. Cela veut dire qu’il ne contrôle plus la machine. Je ne suis même pas sûr que les gens l’écoutent encore », a déclaré Onohiolo avec une gravité inhabituelle. Cette perte de contrôle rappelle étrangement les événements du début des années 1990, lorsque John Fru Ndi incarnait l’opposition.
Les appels aux villes mortes lancés pour les 3, 4 et 5 novembre 2025 pourraient bien échapper à leur initiateur. C’est comme si on avait ouvert la boîte de Pandore ! Les manifestations qui secouent déjà Douala, Bafoussam et certains quartiers chauds de Yaoundé témoignent d’une colère qui couve depuis longtemps.
Un ras-le-bol général face à « l’arrogance » du pouvoir
Souley Onohiolo ne fait pas dans la langue de bois. Il pointe directement du doigt l’attitude de l’entourage présidentiel comme catalyseur de cette crise explosive.
« C’est justement parce qu’on a l’arrogance, l’impertinence, l’insolence de ceux qui entourent le chef de l’État », fustige le journaliste. Il utilise une métaphore parlante : « Le sage vous montre la lune, vous voyez son doigt ». En clair, le pouvoir refuse de voir les vrais problèmes du pays.
Les casses et manifestations ne seraient que « l’expression d’un ras-le-bol » selon Onohiolo. Mais voilà le hic : « Ces gens ne comprennent pas cela », regrette-t-il amèrement. Cette incompréhension mutuelle entre le pouvoir et la rue crée un cocktail explosif.
Les témoignages affluent sur cette tension palpable. Les commerçants du marché central craignent pour leurs activités, les parents s’inquiètent pour la scolarité de leurs enfants. Comment en est-on arrivé là ?
Le parallèle avec les années 1990 fait trembler. À l’époque, les villes mortes avaient paralysé le pays pendant des mois. L’histoire se répète-t-elle ? La différence majeure, c’est qu’aujourd’hui, même le leader de l’opposition semble dépassé par sa propre base.
Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir du Cameroun. Entre escalade incontrôlée et retour au calme, le pays marche sur un fil.
Tchiroma pourra-t-il encore stopper cette machine infernale ?

