Dschang villes mortes ► Paralysie totale


Zéro élève dans les écoles, zéro client dans les marchés – Dschang a massivement répondu à l’appel aux villes mortes ce lundi 3 novembre 2025, transformant la cité universitaire en ville fantôme. Les rues autrefois grouillantes de vie de cette ville de l’Ouest sont désormais désertes, les habitants terrés chez eux par la peur des émeutes du 15 octobre. « Les populations se sentent abandonnées et livrées à elles-mêmes, avec la peur au ventre », témoigne un observateur local. Face à cette paralysie totale qui embarrasse les autorités, où sont passées les élites pour rassurer leurs populations ?

Les stigmates du 15 octobre hantent encore Dschang

La ville de Dschang n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ce lundi 3 novembre, les rues présentent un « visage désertique, presque irréel » selon les témoignages recueillis sur place.

Les émeutes du 15 octobre dernier ont laissé des traces indélébiles dans les mémoires. La répression qui a suivi continue de terroriser les habitants qui n’osent plus mettre le nez dehors. Les appels répétés des autorités administratives pour la reprise des activités ? Ils « semblent tomber dans l’oreille d’un sourd ».

C’est comme si le temps s’était arrêté dans cette ville universitaire réputée pour son dynamisme. Les commerçants du marché A ont baissé rideau, les boutiques de la rue principale restent closes. Même les fameux tournedos du carrefour Foto n’ont plus personne à qui vendre !

L’absence criante des élites locales face à la détresse populaire

Où sont passés les fils et filles de Dschang ? La question brûle toutes les lèvres. L’absence de leaders locaux visibles dans cette crise est plus que préoccupante.

« Où sont-ils pour discuter avec les populations et les rassurer ? », s’interrogent les habitants désemparés. Les élites locales brillent par leur silence alors que la population a désespérément besoin d’être écoutée et rassurée. Cette ville qui était « un important centre commercial et culturel » se retrouve aujourd’hui paralysée, abandonnée par ceux-là mêmes qui devraient porter sa voix.

Les écoliers restent cloîtrés chez eux, privant les établissements scolaires de leur animation habituelle. Les parents, traumatisés par « les bouclages et les exactions », refusent de laisser sortir leurs enfants. Comment leur en vouloir quand aucune garantie de sécurité n’est offerte ?

Les témoignages affluent sur cette psychose collective qui s’est emparée de Dschang. Les habitants réclament un dialogue franc : « L’État doit comprendre que les populations ne sont pas des sujets, mais des citoyens qui ont des droits et des devoirs ».

Les conséquences économiques s’annoncent catastrophiques. Les commerçants s’inquiètent : qui assumera les pertes de cette paralysie ? Les bayam-sellam qui vivent au jour le jour sont les premières victimes de cette situation.

La ville de Dschang mérite mieux que cette atmosphère de terreur. Entre les appels aux villes mortes massivement suivis et l’incapacité des autorités à rassurer, la population se retrouve prise en étau.

Combien de temps Dschang restera-t-elle prisonnière de ses peurs ?



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