Lutte contre le blanchiment d’argent : le Cameroun reste sur la liste grise du GAFI malgré des avancées notables


(Investir au Cameroun) – Le Cameroun demeure sous surveillance renforcée du Groupe d’action financière (GAFI), malgré les progrès accomplis dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’organisme international, qui coordonne les politiques mondiales en la matière, a pris cette décision à l’issue de sa 4ᵉ réunion plénière tenue du 22 au 24 octobre 2025 à Paris.

Dans son rapport, le GAFI reconnaît les efforts réalisés mais estime que ceux-ci restent insuffisants pour un retrait immédiat de la liste grise. « Le GAFI note les progrès continus du Cameroun dans l’ensemble de son plan d’action. Cependant, toutes les échéances ont expiré et du travail reste à faire », souligne l’institution, tout en encourageant le pays à poursuivre la mise en œuvre de ses réformes « le plus tôt possible ».

Au cours de la même session, d’autres pays africains tels que le Burkina Faso, le Mozambique, le Nigéria et l’Afrique du Sud ont, eux, été retirés de cette liste, à la suite de l’achèvement de leurs plans d’action.

Un dispositif national encore en consolidation

Le Cameroun figure sur la liste grise depuis le 23 juin 2023, une catégorie regroupant les pays présentant des déficiences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, mais qui coopèrent activement avec le GAFI.
L’inscription sur cette liste n’entraîne pas d’embargo immédiat, mais expose le pays à un risque accru de restrictions financières internationales si les réformes tardent.

Face à ces enjeux, le président Paul Biya a signé le 30 octobre 2023 un décret créant un comité de coordination chargé de piloter les politiques nationales de lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Ce comité regroupe des représentants des administrations publiques, des ordres professionnels (banquiers, notaires, avocats, assureurs, experts-comptables, acteurs de la microfinance…) et des organisations économiques. Il a pour mission d’assister les pouvoirs publics et de proposer des mesures adaptées aux standards internationaux.

Nouvelle échéance : fin 2026

Malgré ces avancées, le Cameroun n’a pas encore rempli l’ensemble de ses engagements.
Selon Hubert Nde Sambone, directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), plusieurs chantiers restent ouverts, notamment la supervision des organisations à but non lucratif et des professions non financières, encore jugées vulnérables aux risques de blanchiment.

Les autorités se fixent désormais la fin de l’année 2026 comme nouvelle échéance pour achever la mise en œuvre intégrale du plan d’action soumis au GAFI.

Ce maintien sur la liste grise constitue un avertissement diplomatique et économique pour Yaoundé.
Il pourrait freiner les flux d’investissements étrangers et accroître les exigences de conformité imposées aux institutions financières camerounaises par leurs partenaires internationaux.
Toutefois, le GAFI reconnaît « la dynamique de réforme en cours » et se montre ouvert à une réévaluation anticipée en cas de progrès rapides et documentés.

BRM

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