Le Mouvement pour la Démocratie et l’Indépendance (MDI) dénonce l’arrestation de trois de ses membres : Djeukam Tchameni, Anicet Ekane et Florence Tchitcho. Dans un communiqué publié le 28 octobre 2025, le mouvement évoque des motifs politiques et accuse les autorités d’« instrumentaliser la justice militaire ».
Selon le MDI, ces arrestations survenues le 24 octobre à Douala ne seraient qu’une manœuvre pour faire taire les voix qui refusent d’accepter les résultats de la présidentielle du 12 octobre.
Mais que cache réellement cette affaire qui secoue le landerneau politique camerounais ?
⚖️ Les faits et les accusations du MDI
D’après le communiqué signé par Dr Louis Kaptué, coordonnateur du Bureau politique, des hommes armés du BIR auraient simultanément enlevé M. Tchameni, M. Ekane et Mme Tchitcho, militante de MANIDEM.
Les trois sont actuellement détenus à Yaoundé, au Secrétariat d’État à la Défense (SED).
Le MDI affirme disposer de preuves solides que ces interpellations sont purement politiques.
« Nos investigations indiquent que ces arrestations n’ont rien de judiciaire », précise le communiqué.
Le parti affirme que les autorités chercheraient à punir leur refus de participer à une prétendue négociation politique liée à la reconnaissance de la victoire de Paul Biya.
🧩 Un “refus d’allégeance” selon le MDI
Le texte révèle qu’une rencontre secrète aurait eu lieu le 14 octobre entre des responsables politiques et des émissaires du pouvoir, dans l’espoir de rallier certains opposants à un gouvernement d’union nationale.
Le refus catégorique de Djeukam Tchameni d’« adhérer à une négociation contraire à la vérité des urnes » aurait scellé son sort.
« Ce refus a été perçu comme un affront », écrit le MDI, qui dénonce une représaille politique camouflée en procédure judiciaire.
Le mouvement parle même d’un “faux complot d’insurrection”, destiné à justifier l’incarcération des opposants les plus virulents.
Ces derniers devraient être déférés devant le Tribunal militaire, une démarche jugée « dangereuse » pour la démocratie.
🗣️ “Un régime aux abois” : l’opposition s’indigne
Le MDI, membre de l’Union pour le Changement, dénonce une « dérive autoritaire » et appelle la communauté nationale et internationale à réagir.
« Cette instrumentalisation de la justice militaire contre des civils est inacceptable », souligne le Dr Kaptué, qui voit dans ces arrestations la panique d’un régime qui refuse la vérité des urnes.
Le mouvement réclame :
- la libération immédiate de Djeukam Tchameni, Anicet Ekane et Florence Tchitcho ;
- la fin des arrestations arbitraires d’opposants ;
- et la mise en place d’une enquête internationale indépendante.
Dans une atmosphère post-électorale déjà tendue, cette nouvelle affaire risque d’alimenter davantage la méfiance entre le pouvoir et les forces du changement.
L’affaire Tchameni devient un symbole : celui d’une opposition déterminée à revendiquer son droit d’exister face à un système politique verrouillé.
Mais à l’heure où la justice militaire s’en mêle, le Cameroun peut-il encore éviter un durcissement du climat politique ?

