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Issa Tchiroma ► Le réseau international révélé


À mesure que la tension politique s’intensifie au Cameroun, un autre front s’organise loin des projecteurs : le réseau international d’Issa Tchiroma Bakary.
Derrière la rhétorique du “peuple d’abord”, se déploie une stratégie diplomatique et médiatique méticuleuse, tissée entre Paris, Dakar, Bruxelles et Douala.
Le “bon diable du Nord” sait que, dans le Cameroun d’aujourd’hui, la bataille du pouvoir ne se gagne pas seulement dans les urnes, mais aussi dans l’opinion mondiale.
Qui sont alors ces figures, juristes, militantes ou intellectuelles qui mènent ce combat pour lui à l’étranger ?

Sonia Menhane, la voix du Tchiroma global

Basée à Paris, Sonia Menhane est la femme de l’ombre la plus redoutée du clan Biya.
Chargée des relations avec la presse internationale, elle a professionnalisé la communication de Tchiroma à l’échelle mondiale.
C’est elle qui orchestre les interviews dans Jeune Afrique, France 24 ou RFI, ainsi que les tribunes publiées dans les journaux européens.

« Tchiroma a été diabolisé pendant 30 ans. Mon travail, c’est de raconter l’homme derrière le mythe », confie-t-elle lors d’une visioconférence relayée sur les réseaux sociaux.

Son influence dépasse la simple communication : elle met en réseau diplomates, ONG et avocats, tout en coordonnant la diaspora camerounaise, notamment en France et en Allemagne.
Sous sa supervision, le mouvement “Cameroun Debout” mobilise chaque week-end plusieurs centaines de partisans dans les grandes capitales européennes.

Benjamin Gründler et le collectif juridique international

À ses côtés, Benjamin Gründler, avocat franco-allemand inscrit au barreau de Paris depuis 2007, s’impose comme le pilier juridique du mouvement Tchiroma.
Spécialisé en droit européen, il codirige un collectif d’avocats internationaux qui prépare d’éventuels recours auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et du Parlement européen.

Ce groupe inclut des figures reconnues comme Dior Diagne, Claude Coelho, Jemal Taleb et Éric Diamantis.
Leur objectif : documenter les irrégularités électorales du scrutin du 12 octobre et défendre la légitimité du candidat Tchiroma Bakary devant les institutions africaines.

« Nous ne remettons pas en cause l’État camerounais, mais nous défendons la souveraineté du peuple », explique Gründler dans un entretien à Le Point Afrique.

Des soutiens intellectuels et militants de poids

À cette diplomatie parallèle s’ajoutent des personnalités influentes du monde intellectuel :

  • Calixthe Beyala, écrivaine franco-camerounaise, est devenue l’ambassadrice culturelle du mouvement. Depuis Paris, elle multiplie les tribunes et vidéos pour appeler à “une alternance digne et féminine”.
  • Rebecca Enonchong, entrepreneure et militante digitale, met à disposition son réseau technologique et médiatique international, organisant des meetings virtuels entre la diaspora et le Cameroun.
  • Alice Nkom, avocate emblématique des droits humains, donne une caution morale et juridique à la campagne, apparaissant au premier rang lors du meeting géant de Douala.

Leur trio représente la passerelle entre la société civile et la sphère politique. Ensemble, elles humanisent la figure d’un Tchiroma souvent caricaturé et en font un symbole de résistance sociale.

Le pari de la diplomatie populaire

L’un des aspects les plus surprenants de cette stratégie est la diplomatie populaire.
Contrairement à d’autres opposants qui ont cherché des soutiens étatiques, Tchiroma mise sur la pression citoyenne internationale.
Des associations de la diaspora, des églises africaines en Europe et des syndicats panafricains ont déjà manifesté leur appui public.

« Le Cameroun ne peut plus rester prisonnier de ses vieux démons. Nous voulons un transfert pacifique du pouvoir », déclarait récemment une coalition camerounaise à Bruxelles.

Cette stratégie déplace la bataille sur un nouveau terrain : celui de la perception mondiale.
Tchiroma comprend que la guerre de l’image précède toujours celle des urnes.

Une influence qui inquiète le palais d’Etoudi

Selon plusieurs sources diplomatiques, le palais d’Etoudi observe de près les activités de ce réseau international, notamment à Paris et à Genève.
Certains proches de Biya auraient même tenté de contrer la communication de Tchiroma par des influenceurs favorables au régime.
Mais le mal est fait : pour la première fois depuis des décennies, un opposant camerounais dispose d’un véritable relais mondial, crédible, structuré et persistant.

À Yaoundé, un cadre du RDPC l’admet à demi-mot :

« Il a compris le système mieux que nous tous. Il parle au peuple, et maintenant au monde. »

Le “bon diable” est devenu un diplomate redoutable, maniant la patience et le symbole comme des armes politiques.

Alors la question s’impose :
👉 le réseau Tchiroma peut-il forcer la main du régime Biya sur la scène internationale ?



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