Scène d’horreur dans le Nord-Ouest du Cameroun. Le député Abe Michael, élu RDPC d’Ako/Mesaje, a été enlevé puis retrouvé mort après son kidnapping par de présumés séparatistes anglophones.
Selon des sources locales, le drame s’est produit le 15 octobre 2025 à Ndu, où le parlementaire aurait été intercepté avec d’autres personnes.
« Ils ont exigé une rançon, mais malgré le paiement partiel, il a été exécuté », confie un proche du défunt.
Une nouvelle tragédie qui relance la question : jusqu’à quand la crise anglophone continuera-t-elle d’engloutir les siens ?
Un drame au cœur de la crise anglophone
Le député Abe Michael, figure locale du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a été kidnappé alors qu’il se rendait à une cérémonie officielle dans la commune de Ndu, département du Donga-Mantung.
Son corps a été retrouvé sans vie quelques jours plus tard, suscitant consternation et colère dans la région.
Les sources familiales, citées par Équinoxe Télévision, précisent que les ravisseurs avaient exigé une rançon importante pour sa libération. Une partie de la somme aurait été versée, mais cela n’a pas suffi à sauver le parlementaire.
« Ils ont pris l’argent et l’ont tué. C’est inhumain », s’indigne un notable local.
Depuis le déclenchement du conflit anglophone en 2016, les enlèvements ciblés sont devenus fréquents, visant aussi bien des civils que des autorités locales.
Cette exécution marque l’un des actes les plus violents enregistrés depuis plusieurs mois dans cette zone meurtrie.
Silence officiel et peur dans la population
À l’heure où ces lignes sont écrites, ni le gouvernement camerounais ni l’Assemblée nationale n’ont encore réagi officiellement.
Une absence de communication qui renforce la peur et le sentiment d’abandon des populations du Nord-Ouest.
« On ne sait plus à qui faire confiance. Même les élus ne sont plus en sécurité », déplore un enseignant de Nkambe.
Les habitants dénoncent une montée de l’insécurité, tandis que plusieurs élus locaux ont préféré quitter temporairement la région.
Les observateurs estiment que cet assassinat pourrait raviver les tensions entre les forces loyalistes et les groupes séparatistes actifs dans les zones rurales.
Un conflit sans fin visible
La crise anglophone a déjà fait plus de 6 000 morts et des centaines de milliers de déplacés selon les estimations des ONG.
Malgré les appels au dialogue, les violences persistent, alimentées par la méfiance mutuelle et les frustrations politiques.
« Tant que les causes profondes du conflit ne seront pas traitées, les assassinats continueront », affirme un politologue de l’Université de Bamenda.
Ce drame relance le débat sur la protection des représentants de l’État et sur l’efficacité des stratégies sécuritaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’assassinat du député Abe Michael est un nouveau coup dur pour la paix au Cameroun.
Il rappelle que, malgré les discours, la plaie anglophone reste ouverte, saignant au rythme des kidnappings et des représailles.
Jusqu’à quand les Camerounais devront-ils vivre dans la peur d’une guerre sans fin ?



