Climat explosif dans l’Extrême-Nord ! Le préfet du Mayo-Tsanaga a décrété l’interdiction totale de toute manifestation publique dans la ville de Mokolo et ses environs, après une série de mouvements d’humeur liés aux résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025.
Selon un arrêté signé le 22 octobre, toute marche ou attroupement est désormais proscrit jusqu’à nouvel ordre.
« Les forces de l’ordre sont déployées partout, c’est la peur totale », confie un habitant joint par téléphone.
Mais cette mesure ramènera-t-elle le calme ou aggravera-t-elle la tension dans cette zone déjà sous pression ?
Mokolo sous haute surveillance
Dans un arrêté préfectoral ferme, le préfet du Mayo-Tsanaga a interdit « toute manifestation publique non déclarée » dans la ville de Mokolo et sur l’ensemble du département.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, marqué par des manifestations sporadiques observées ces derniers jours dans plusieurs localités du Grand Nord.
Les autorités locales affirment que cette mesure vise à préserver l’ordre public après des débordements constatés dans certaines zones.
« Nous devons protéger les personnes et les biens. Aucune marche ne sera tolérée sans autorisation », précise une source proche des services administratifs.
Sur le terrain, des renforts de gendarmes et policiers ont été déployés. Les checkpoints se multiplient à l’entrée de la ville et autour des marchés.
Des témoins évoquent une atmosphère lourde, marquée par des fouilles systématiques et une présence militaire accrue.
Les partisans du FSNC pointent du doigt une “censure politique”
La décision du préfet intervient alors que des manifestants affirment revendiquer la victoire d’Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) à la présidentielle.
Ces derniers dénoncent une « fraude massive » et exigent la reconnaissance de leur candidat comme vainqueur.
« Nous voulons simplement que la vérité des urnes soit respectée, pas plus ! », déclare un manifestant de Mokolo, avant d’ajouter : « Nous sommes pacifiques, mais on nous réduit au silence. »
Cette interdiction de manifester est perçue par certains observateurs comme un signal de crispation politique. D’autres y voient une mesure préventive pour éviter l’embrasement d’une région historiquement sensible.
Pour mémoire, le Mayo-Tsanaga a souvent été le théâtre de tensions sociopolitiques, notamment en période électorale, en raison de son importance stratégique dans la région de l’Extrême-Nord.
Entre sécurité nationale et droit à l’expression
Le dilemme reste entier : comment concilier sécurité publique et liberté d’expression dans un climat aussi tendu ?
Certains défenseurs des droits humains estiment que la répression risque d’aggraver les frustrations locales.
« Empêcher toute manifestation ne résout pas le problème, cela le déplace », souligne un militant basé à Maroua.
D’un autre côté, les autorités invoquent la prévention du chaos et la menace d’infiltrations par des groupes violents profitant des rassemblements pour semer le désordre.
La situation reste donc incertaine, à l’approche de la proclamation officielle des résultats prévue le 27 octobre 2025.
Conclusion
Entre colère populaire et fermeté administrative, Mokolo vit au rythme de la peur et du silence imposé.
Le gouvernement parviendra-t-il à calmer les esprits sans attiser la contestation ?
Une chose est sûre : le climat politique camerounais n’a pas fini de faire des étincelles.



