Le Cameroun a rendu un hommage solennel, ce mercredi soir, à Luc Ayang, président du Conseil économique et social, décédé à Bruxelles le 14 octobre 2025. Son corps, rapatrié par vol spécial, a été accueilli à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, en présence de plusieurs membres du gouvernement, de personnalités politiques et religieuses.
« Luc Ayang laisse un vide immense. C’était un homme d’État d’une grande humanité », a confié un proche collaborateur, les larmes aux yeux.
Mais au-delà du protocole, c’est tout un pays qui s’interroge : comment perpétuer l’héritage moral et patriotique de cet homme d’exception ?
Un adieu national empreint de dignité et d’émotion
Sous une pluie fine qui enveloppait Yaoundé, la veuve Micheline Ayang a descendu les marches de la salle de cérémonie, soutenue par des proches et visiblement éprouvée. Le cercueil, drapé des couleurs nationales, a été bénit par Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé.
« C’est dans la foi du chrétien que nous trouvons la force de dire adieu », a rappelé le prélat devant une assistance silencieuse.
L’émotion était à son comble lorsque les chorales religieuses ont entonné des cantiques pour accompagner la dépouille vers la grande salle d’honneur. Parmi les personnalités présentes figuraient le Premier ministre Joseph Dion Ngute, le secrétaire général du RDPC Jean Nkuété, ainsi que plusieurs membres du gouvernement et du corps diplomatique.
Luc Ayang, un homme d’État unanimement respecté
Né dans le Nord du Cameroun, Luc Ayang a marqué la vie politique par sa discrétion et son sens du devoir. Ancien Premier ministre (1983-1984), il a dirigé pendant près de 40 ans le Conseil économique et social, où il a œuvré pour le dialogue entre institutions et acteurs du développement.
« Sa sagesse et son sens de l’équilibre manquent déjà », a confié un parlementaire originaire de Garoua.
Sa disparition survient à un moment de grandes tensions sociales et politiques dans le pays. Pour beaucoup, son parcours reste un modèle de modération et de fidélité à la République.
Le Cameroun s’incline devant un grand serviteur de l’État
Après la veillée officielle de Yaoundé, la dépouille de Luc Ayang sera transférée dans son département natal du Mayo-Sava, où aura lieu l’inhumation prévue ce week-end.
Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux, où le hashtag #HommageLucAyang est déjà relayé par des milliers d’internautes.
« Nous avons perdu un pilier, un symbole de loyauté et d’humilité », résume un message du Conseil économique et social.
À travers cet hommage, le Cameroun salue l’un de ses derniers grands témoins de l’histoire institutionnelle post-indépendance.



