« Le peuple ne se laissera pas faire » : dans une déclaration lue ce 22 octobre, Issa Tchiroma Bakary maintient qu’il a remporté la présidentielle 2025 et appelle les Camerounais à « défendre pacifiquement » cette victoire. Alors que la tension reste vive à Garoua et Yaoundé, le candidat du FSNC s’en remet à « la vérité des urnes » et met en garde contre toute « forfaiture ». « Ma main reste tendue pour une transition pacifique », jure-t-il. Mais jusqu’où ira ce bras de fer politique sans faire déborder la rue—et à quel prix pour la cohésion nationale ?
Ce que dit la déclaration d’Issa Tchiroma Bakary
Dans son adresse, Issa Tchiroma Bakary affirme que la compilation de procès-verbaux de bureaux de vote par ses équipes le donne vainqueur avec plus de 50 %. Il cite l’article 113 du Code électoral pour justifier la publication de résultats collectés « au sortir des urnes ».
« Ces deux leviers font de moi le président de la République, légal et légitime », déclare-t-il.
Tout en critiquant la perspective de résultats “tronqués”, il en appelle à une mobilisation citoyenne non violente, répétant que « le droit de manifester est un droit universel » qui doit s’exercer « avec discipline et dignité ». Il condamne le drame de Garoua, où Zouhaïra, institutrice, a été tuée par balle, et présente ses condoléances à la famille.
Cameroun : revendication de victoire et appel à la paix
Le candidat du FSNC invite les forces de défense à ne « jamais retourner leurs armes contre le peuple », et assure tendre la main pour une transition apaisée.
« Nous créerons une grande vague pacifique », promet-il, tout en dénonçant une « oligarchie prédatrice ».
Sur le terrain, ses partisans annoncent des rassemblements dans plusieurs villes. Les autorités, elles, mettent en garde contre les troubles et rappellent que le Conseil constitutionnel reste seul compétent pour proclamer les résultats définitifs. Au cœur de cette séquence, une question taraude : la démonstration de force numérique (PV, compilations, vidéos) pèsera-t-elle juridiquement ?
Enjeux et prochaines étapes
- Crédibilité des preuves : publication méthodique des PV, traçabilité, contrôle croisé.
- Encadrement des mobilisations : canaux officiels, mots d’ordre pacifiques, respect de la loi.
- Arbitrage institutionnel : décision du Conseil constitutionnel, pivot de la sortie de crise.
La déclaration d’Issa Tchiroma Bakary additionne revendication de victoire et appel à la non-violence. Entre preuve politique et preuve juridico-électorale, le Cameroun joue sa cohésion. La paix et la vérité peuvent-elles avancer main dans la main dans les prochains jours ?
