Dans un discours vibrant et sans détour, Issa Tchiroma Bakary, candidat à la présidentielle du 12 octobre 2025, a revendiqué une victoire “écrasante”, tout en exhortant le président sortant Paul Biya à reconnaître sa défaite pour éviter une crise nationale.
Le leader du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) affirme disposer de preuves issues des procès-verbaux de 18 départements représentant 80 % de l’électorat.
« Ces résultats font de moi le président légal et légitime », a-t-il lancé avant d’appeler à une transition pacifique et à une mobilisation citoyenne dans le calme.
Le pays est désormais suspendu à la réaction du Conseil constitutionnel. Le Cameroun s’avance-t-il vers une page historique ?
Une victoire autoproclamée et un appel à la responsabilité
Dans sa déclaration diffusée depuis Garoua, Issa Tchiroma Bakary a affirmé avoir remporté le scrutin avec plus de 50 % des voix.
« Le peuple peut désormais fêter sa victoire », a-t-il insisté, tout en reprochant au président sortant son refus d’admettre la défaite.
Selon lui, un tel geste d’humilité aurait pu faire de Paul Biya un “homme de paix” salué par l’Histoire.
Mais face au silence du régime, le candidat du FSNC se dit prêt à “porter la voix du peuple”, sans toutefois tomber dans la violence.
« Ma main reste tendue pour une transition pacifique. Ce n’est pas un combat contre un homme, mais pour la dignité nationale. »
Une mise en garde contre la “forfaiture” du Conseil constitutionnel
Tchiroma a également averti le Conseil constitutionnel, dont la proclamation solennelle des résultats est prévue pour le lundi 27 octobre 2025.
« S’il valide des résultats falsifiés, il deviendra complice d’une forfaiture », a-t-il martelé, estimant que “le peuple ne se laissera pas voler sa victoire”.
Le candidat affirme avoir pris à témoin la communauté internationale, les pays voisins et même les forces de défense et de sécurité, qu’il appelle à “ne jamais retourner leurs armes contre le peuple”.
Cette dernière phrase, lourde de sens, résonne comme un avertissement politique, mais aussi comme une tentative d’apaisement.
Une mobilisation pacifique annoncée
Dans son adresse, Issa Tchiroma Bakary a invité tous les Camerounais — du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, y compris la diaspora — à descendre dans les rues pacifiquement pour “défendre la victoire du peuple”.
« Le droit de manifester est universel. Exerçons-le avec discipline et dignité », a-t-il déclaré.
Le candidat a également évoqué l’assassinat tragique de Mme Zouhaira, une enseignante qu’il décrit comme une “martyre de la liberté”, symbole de la lutte du peuple pour sa dignité.
Son discours se conclut par un message fort :
« Vive le peuple souverain ! Vive le Cameroun libre, uni et réconcilié ! »
Un tournant décisif pour la démocratie camerounaise
L’intervention d’Issa Tchiroma intervient dans un contexte de tension politique extrême, alors que les regards sont braqués sur le Conseil constitutionnel et la réaction du pouvoir.
La question désormais sur toutes les lèvres : le Cameroun connaîtra-t-il sa première transition démocratique pacifique ou un nouvel épisode de contestation ?
