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Cameroun – Mort tragique de Zouhaïra ► L’émotion et les zones d’ombre


Tragédie à Garoua. En marge des manifestations du 21 octobre 2025, une institutrice nommée Zouhaïra, âgée de 34 ans, a été tuée par balle alors qu’elle rentrait de son travail.
Ce drame, survenu dans un contexte politique déjà explosif après la présidentielle du 12 octobre, provoque une onde de choc nationale. Les versions divergent sur les circonstances exactes de la mort, entre “balle perdue” et “assassinat délibéré”.
Alors que le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats le 27 octobre, le nom de Zouhaïra devient déjà un symbole tragique des dérives de la crise politique camerounaise.
Mais qui a tiré ? Et pourquoi ?

Une journée de tension à Garoua

Selon plusieurs témoins, la journée du 21 octobre a été marquée par des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l’ordre, notamment dans les quartiers de Poumpoumré et autour du siège local de la Sodecoton.
Des coups de feu ont retenti, semant la panique dans la ville. Bilan provisoire : au moins deux morts et plusieurs blessés.

Parmi les victimes, Zouhaïra, institutrice à l’école primaire arabe de Poumpoumré, aurait été atteinte alors qu’elle traversait la route pour rentrer chez elle.

« Ce n’était pas une balle perdue », affirme son père sur Équinoxe TV, expliquant qu’un individu aurait tiré « à bout portant » devant le portail de leur domicile.

Des images de la victime circulent sur les réseaux sociaux, déclenchant une vague d’émotion et d’indignation.

👉 Lire aussi : Cameroun – Issa Tchiroma revendique la victoire et appelle à la mobilisation pacifique

Deux versions opposées autour du drame

Les autorités parlent d’un incident malheureux dans un contexte de manifestations “non autorisées”.
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait déjà averti que “toute tentative d’insurrection serait sévèrement réprimée”.

Mais du côté des proches d’Issa Tchiroma Bakary, l’opposant qui revendique la victoire du scrutin, on dénonce une tentative d’intimidation politique.

« Le régime cherche à faire peur au peuple en criminalisant la contestation », accuse un membre du FSNC local.

Cependant, une autre version circule : selon un témoignage controversé, un proche de Tchiroma, le nommé Wakan, aurait reçu l’ordre direct “de tirer sur la jeune femme” pour provoquer un incident susceptible d’attirer l’attention internationale.
Une accusation explosive, non confirmée à ce stade, mais qui ravive les tensions dans un climat déjà électrique.

Un symbole de plus dans une élection à haut risque

Le décès de Zouhaïra dépasse désormais la seule tragédie individuelle : il devient un symbole politique, celui d’un peuple pris en étau entre répression, manipulations et colère populaire.
Des militants de l’opposition ont déjà promis de marcher en sa mémoire dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, Yaoundé et Dschang.

« Elle est tombée pour la liberté, pour la vérité des urnes », scandait un jeune manifestant à Garoua.

Mais les autorités appellent à la prudence et à la retenue, redoutant de nouveaux débordements.

« Des groupes armés civils se mêlent aux foules pour créer le chaos », alerte une source sécuritaire.

Le Cameroun au bord de la fracture

Alors que la proclamation des résultats approche, le pays semble au bord d’une nouvelle épreuve.
L’affaire Zouhaïra cristallise la colère d’une population lassée des promesses et des violences politiques.
Le Conseil constitutionnel, en charge de valider les résultats le 27 octobre 2025, est désormais sous pression : chaque mot, chaque silence, chaque décision pèsera lourd.

« La paix n’est pas un luxe, c’est une urgence nationale », commente un journaliste de Garoua.

La question reste ouverte : combien de Zouhaïra faudra-t-il encore avant que le Cameroun retrouve la sérénité ?



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