C’est désormais presque acté : le président sortant Paul Biya arrive en tête de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 avec environ 54 % des suffrages exprimés, selon les chiffres provisoires de la commission nationale de recensement général des votes.
Une avance estimée à plus de 800 000 voix sur son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, qui crie à la fraude et revendique… 80 % des voix !
Le Cameroun retient son souffle : victoire légale ou nouveau bras de fer politique ?
🗳️ Paul Biya en tête, Issa Tchiroma conteste les résultats
Sous la présidence du magistrat Émile Essombe, la commission nationale de recensement a achevé lundi la compilation de l’ensemble des procès-verbaux venus des commissions départementales et de la diaspora.
Les résultats indiquent une nette victoire du candidat du RDPC, Paul Biya, crédité de 53 à 54 % des voix.
Derrière lui, Issa Tchiroma Bakary (FSNC) obtiendrait environ 36 %, suivi de Cabral Libii Li Ngue (3 à 4 %) et Maigari Bello Bouba (moins de 3 %).
Les autres candidats — Tomaino Ndam Njoya et Joshua Osih — ferment la marche.
« Nous ne reconnaissons pas ces chiffres. C’est un hold-up électoral ! », tonne un cadre du FSNC, joint depuis Garoua, où des centaines de militants ont célébré la “victoire” de leur candidat dans la nuit de lundi à mardi.
Dans une déclaration solennelle, Issa Tchiroma Bakary s’est adressé directement au chef de l’État :
« Monsieur le Président Biya, vous avez dirigé ce pays pendant 43 ans. Sortez par la grande porte. Respectez la volonté du peuple. »
Des mots forts, chargés d’émotion et de défi, qui font écho à la colère ressentie dans plusieurs régions du Nord.
⚖️ Conseil constitutionnel : verdict attendu ce jeudi 23 octobre
Après la phase de compilation, la commission a transmis son rapport au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats définitifs.
Les “sages” rendront leur verdict ce jeudi 23 octobre 2025.
D’ici là, le climat reste tendu à Yaoundé, Douala et Maroua, où les forces de sécurité ont renforcé la surveillance.
Certains observateurs redoutent des manifestations spontanées, tandis que d’autres appellent au calme.
« Ce n’est pas du jeu, il faut préserver la paix avant tout », glisse un jeune électeur rencontré à Bonamoussadi.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags #Élections2025 et #RésultatsCameroun font déjà le tour du pays, alimentant débats, doutes et espoirs.
🔍 Le Cameroun suspendu au verdict final
Entre espoir et tension, la scène politique camerounaise vit une de ses semaines les plus décisives depuis 2018.
Les partisans du RDPC se préparent à célébrer une victoire qu’ils jugent “méritée”, pendant que ceux du FSNC appellent à une mobilisation pacifique.
Tout dépendra désormais du Conseil constitutionnel : validera-t-il le score de 54 % attribué à Paul Biya ?
Ou ouvrira-t-il la porte à un nouveau feuilleton politique ?
En attendant, le pays entier retient son souffle. Le Cameroun joue peut-être là une page clé de son histoire démocratique.



